Les masques sont tombés
16.09.2014
Les masques
sont tombés. Toutes les convenances aussi. Le bon sens est rejeté. L’OTAN
menace de déployer ses bases dans les pays voisins avec nous. L’UE impose de
nouvelles sanctions – tant économiques que personnelles, y incluant de plus en
plus de nouveaux noms. L’Occident se consolide autour de la plate-forme d’une
nouvelle hostilité à l’égard de la Russie, et les tentatives de certains pays
et de certains politiciens de l’UE ne sont pas en mesure d’inverser cette
tendance.
Et il ne s’agit
pas de la défense d’idéaux sublimes, ni de droits des affligés, ni du souci de
la primauté du droit. Sous la pression intense des États-Unis, tous ces
principes sont rejetés. Le coup d’État du 22 février a été accueilli par
l’Occident immédiatement et avec enthousiasme : ils se moquent que la
constitution ukrainienne ait été violée, ils se moquent de la dissolution de la
Cour constitutionnelle, ils se moquent des décisions illégales de la Rada. Tout
cela n’a pas d’importance quand il s’agit de l’assimilation géopolitique d’un tel
pays que l’Ukraine.
C’est pourquoi
les autorités actuelles de Kiev sont autorisées à tout faire, tout ce qui dans
d’autres cas fait dresser officiellement les cheveux sur la tête des
politiciens occidentaux : tuer des civils, utiliser des projectiles au
phosphore et des missiles balistiques contre des habitants des villes, fusiller
et enlever des journalistes, et, enfin, étrangler et incinérer les gens uniquement
pour le fait qu’ils cherchaient pour eux-mêmes plus de droits. C’est ce qui
s’est produit à Odessa.
Tous ces
crimes sont, de fait, autorisés et approuvés par l’Occident démocratique sous le
bredouillement pudibond sur la nécessité des enquêtes qui n’auront jamais lieu ou
bien seront délibérément poussées par Kiev dans l’impasse. Autorisés et
approuvés au nom du but suprême – l’inclusion de l’Ukraine dans la zone
d’influence euroatlantique.
Par
ailleurs, pour tout ce qui se passe en Ukraine, on blâme exclusivement la
Russie. Alors que les sanctions doivent être appliquées à Kiev pour des violations
permanentes et délibérées de tous les droits de l’homme possibles et imaginables,
à commencer par le droit à la vie, c’est la Russie et Poutine personnellement qu’on
essaye de présenter comme de nouveaux suppôts du mal. Et plus la faute de l’Occident
est grande dans les événements, plus la presse occidentale, qui a déjà oublié
non seulement l’objectivité, mais aussi la pondération élémentaire des
jugements, se jette furieusement sur notre pays.
C’est le
contexte général. En même temps, tous les êtres pensants de la Finlande aux
États-Unis le reconnaissent : ce n’est pas tellement la Russie, n’ayant
pas eu longtemps de réactions sur ce qui se passait à Kiev, qui est en faute de
ce que les événements en Ukraine ont tourné de cette façon, mais l’Occident
lui-même. C’est justement l’UE qui a mis l’Ukraine face à un choix : soit la
coopération avec la Russie, soit l’association avec l’UE. C’est justement l’UE qui
a immédiatement soutenu le coup d’État à Kiev, et les États-Unis – plus encore,
l’ont précisément préparé.
« Pourquoi l’Occident est responsable de la
crise en Ukraine » – tel est le titre de l’article, qui a été récemment
publié par le professeur de l’Université de Chicago John Mearsheimer sur les
pages du magazine américain "Foreignaffairs".
« Sur base des opinions dominantes en Occident – a écrit Mearsheimer – la faute pour la crise ukrainienne incombe presque entièrement à la Russie ». « Mais ce n’est pas ainsi – poursuit-il. – En fait, les États-Unis et leurs alliés européens portent la plus grande partie de responsabilité pour la crise ».
Depuis
longtemps, l’Occident a essayé d’entraîner l’Ukraine dans l’OTAN et l’arracher
de la Russie. Cependant, Moscou a averti à plusieurs reprises, écrit Mearsheimer,
que
« elle ne va pas tranquillement observer comment son voisin stratégiquement important se transforme en un bastion de l’Occident. Pour Poutine, le renversement illégal du président démocratiquement élu de l’Ukraine, que Poutine a appelé un coup d’État à juste titre, a été la dernière goutte. »
L’ancien
ambassadeur américain en URSS Jack Matlock donne
des estimations similaires. Dans une interview au journal allemand "Tageszeitung", Matlock raconte
comment avec sa stratégie d’expansion de l’OTAN vers l’Europe de l’Est, l’Occident
a commencé à créer les bases de la crise dans les relations avec la Russie.
« Il n’y avait aucune véritable menace pour ce pays de la part de la Russie. Alors commença l’établissement des bases militaires, y compris en Pologne – à proprement parler, contre des missiles iraniens inexistants. En conséquence, les Russes ont perçu tout cela comme une provocation ».
Et puis,
selon Matlock, l’OTAN a décidé en plus d’attirer l’Ukraine, en lui promettant
son adhésion à l’Alliance.
« Tout cela était des démarches pas très inintelligentes de la part de l’Occident – continue Matlock – et maintenant nous récoltons la réaction qu’elles ont suscitée ».
À son
avis, les États-Unis également ne seraient pas restés les bras croisés si la
Chine avait commencé à travailler sur la création d’une alliance militaire avec
le Mexique et le Canada. « Nous l’aurions
empêchée par tous les moyens, et c’est ce qu’aurait fait tout État » –
assure Jack Matlock.
Cependant,
ni Washington ni Bruxelles ne reconnaîtront jamais tout cela.
Car alors, il serait nécessaire de reconnaître que toute la politique antirusse d’Obama n’a aucune autre raison que le désir de sévir contre Moscou insoumise, qui ose défier les États-Unis et mener une politique étrangère indépendante.
Car alors, il serait nécessaire de reconnaître que la politique des sanctions contre la Russie n’a aucun de fondement.
Car alors, il serait nécessaire de reconnaître que la source de l’agression ne se trouve point au Kremlin, mais à Washington et dans les capitales européennes qui le soutiennent.
Et – plus
important encore – il faudrait reconnaître qu’il ne s’agit pas de la démocratie, des
droits de l’homme et ni de hauts principes dont on nous appâtait pendant plus
de 20 ans, mais de la quête de la domination – coûte que coûte. De
ce que l’Européen Nietzsche avait appelé "Wille zur Macht",
la volonté de puissance. Nietzsche
savait de quoi il parlait.
Les masques sont tombés. Les convenances
– aussi.
Source : rusvesna.su : Маски сброшены
Traduction : GalCha
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