mercredi 3 septembre 2014

Ukraine - bilan économique de la junte

Jour de l’Indépendance. Faisons le bilan

26.08.2014
Anatoly Chary


Quel est le bilan du Cabinet des ministres des professionnels

Le Jour de l’Indépendance est le moment de faire le point. En quelques observations, ne souhaitant pas d’être accusé d’humeur dépressive, propre encore aux "saboteurs" (ah, la terminologie sucrée du premier quinquennat), j’ai mis en évidence les problèmes de l’État au moyen du langage impassible des chiffres.

Aujourd’hui, je montrerai également en comparaison, ce qui arrive au pays. Nous allons comparer les années 2013 et 2014.

Ainsi, selon le Comité national des statistiques, l’année dernière, l’économie s’est réduite de 1,3 %.

En 2014, seulement en premier semestre, le PIB, compte tenu de l’inflation, a diminué de 3 %. Il s’avère que la chute s’était accélérée de 2,3 fois.

Nous pouvons observer cette accélération de la baisse au deuxième trimestre par rapport à la même période de 2013, l’économie s’est réduite de 4,7 %, par rapport au premier trimestre de l’année en cours de 2,3 %.

En juillet 2014, la production industrielle a chuté de 12,1 % par rapport à l’année précédente. C’est une sorte de record, car un tel effondrement de la production industrielle ukrainienne n’est arrivé seulement qu’en 2009.

Par secteurs :
Construction mécanique (moins 23,8 %) ;
Industrie chimique (moins 22,2 %) ;
Extraction du charbon (en baisse de 28,8 %) ;
Production de coke (moins 15,9 %) ;
– Métallurgie (moins 12,3 %).

L’agriculture. Certains lecteurs individuels de mes sujets précédents ont été perturbés par les chiffres de croissance globale enregistrés par le Comité national des statistiques. N’en soyez pas troublés.

Tout d’abord, même avec une croissance de 3,4 % cette année, par rapport à l’an dernier ... nous avons une baisse de 4,4 fois ! C’est-à-dire, la croissance de l’année précédente était de 14,8 %.

Nous assistons à une sorte d’inertie, lorsque le développement ne se fige pas et ne commence pas un recul immédiat, cependant c’est un ralentissement record de 4 fois.

Et les réserves, entretemps, sont tout simplement "grignotées".

Quelques exemples : en 2013, le cheptel de bovins a augmenté de %, cette année, il a diminué de 3,2 %. On en sort pour l’instant à zéro.

Mots-clés "pour l’instant." L’année dernière, les réserves de céréales ont augmenté de 1,3 million de tonnes, cette année – elles ont diminué de 0,6 million de tonnes.

Qu’a fait Sergey Arbouzov (responsable de l’unité économique et financière du Conseil des ministres) pour neutraliser les facteurs négatifs qui se produisaient dans l’économie mondiale et l’économie russe ?

L’inflation était maintenue à zéro. Les tarifs étaient augmentés sans "thérapie de choc". Cela a permis à la population de demeurer solvable et non pas "payer les services publics et mourir".

Dans le même temps, il faut bien l’avouer, que cela nous plaise ou non les "prédécesseurs" ont réussi à maintenir l’équilibre entre l’UE et la Russie.

Qu’est-ce qui se passe maintenant :
La guerre froide avec la Russie ;
par conséquent – la "guerre du gaz", qui résulte en économies sur le gaz ;
comme résultat de l’économie et de l’augmentation des tarifs un appauvrissement dramatique de la population ;
L’appauvrissement, à son tour, a conduit à une baisse de la demande pour les produits nationaux ;
La réduction de la demande – fermeture d’un certain nombre d’entreprises.

Une réaction en chaîne en action.

Par ailleurs, le Conseil des ministres, en annonçant une baisse déjà catastrophique de 5 % du PIB par an, était clairement trop rapide. Parce que le FMI et la Banque Mondiale prévoient une réduction de 10 % de notre économie.

En outre, si encore l’effondrement de la production dans la région de Lougansk de 56 % (données du mois de juin), ainsi que la baisse de la production de la région de Donetsk de 28,5 % peuvent être attribués à la guerre, à quoi d’autre sinon à la gouvernance du pays par des manchots, peut être attribuée la baisse de la production industrielle à Kiev de 17,4 %, dans la région de Dniepropetrovsk de 7,4 % et à Kharkov de 9,8 % ?

Nous allons perdre 15 % de la récolte en raison de la guerre dans l’Est et de l’annexion de la Crimée. C’est compréhensible.
Et comment expliquer que les prix des ressources de l’agriculture se sont envolés de 60 % ? Cela peut être expliqué par la dévaluation de la grivna.
Ajoutez à cela la réduction du prix du blé à la bourse de Chicago de plus de 25 %, du maïs – de plus de 30 % pour une livraison en septembre, et vous avez la situation où la production de nombreux types de produits agricoles devient non seulement "pas-très-rentable" mais simplement "non-rentable".

On peut lutter contre la récession en réduisant les impôts. On peut régler le problème, si l’on sait comment. Mais pour cela, il faut être un spécialiste compétent, et non pas un populiste-compère.

Le résultat : au lieu de réduire le fardeau fiscal dont on parlait depuis si longtemps, on instaure de nouvelles taxes.
Non seulement 1,5 % "pour la guerre", mais aussi une augmentation de la TVA est prévue dans le pays où le fardeau fiscal est de 1,5 fois plus élevé qu’en l’UE !

La dépréciation de la monnaie nationale s’est élevée à 62 %. Avec la Banque Nationale gérée par Arbouzov et Sorkine, le taux (de change, NDT) était égal à 7,99 pendant trois ans. Mais ils ne sont pas professionnels. Avec l’arrivée de Koubiv, l’ère de gestion des pros a commencé.

Pros dans tous les domaines. En mars, le ministre des Finances Chlapak déclare : « l’inflation ne dépassera pas 3-5 % ». Deux mois plus tard, les prix augmentent de 12,6 %.

En six mois de gestion du "pouvoir du peuple", la Banque Nationale a donné au gouvernement au moyen d’obligations 22 milliards de grivna. D’où viennent-ils ? Bah, imprimés !
Tout simplement imprimés, aussi bien que les milliards offerts, en effet, aux banques des oligarques Kolomoïsky, Firtach Zhevago.

L’injection, dans la circulation, d’une masse monétaire, non garantie par des biens et services, conduit à la hausse des prix. Les professionnels n’ont-ils pas appris cela ?

Rappelez-vous ce que nous fourraient dans la tête les gens qui dirigent le pays aujourd’hui – "des investissements étrangers", "des investisseurs européens", "des investissements dans l’économie."

Les investissements auraient dû entrer à torrent après la chute du "régime criminel". Ils l’ont promis, n’est-ce pas ?

En six mois, en 2013, les investissements directs en capital-actions ont augmenté de 0,86 milliard de dollars.
Pour la même période de cette année, la baisse est de 8,1 milliards de dollars US. Avez-vous comparé les chiffres ? C’est un reflux de 92,5 % de ce qui est entré dans le pays en 2012-2013, c’est un effondrement de ce qui a été construit au cours de ces années.

La chose la plus triste l’échec aurait été encore plus visible, mais seulement que maintenant les Européens... ne peuvent simplement pas vendre des actifs ukrainiens.

Par ailleurs, le Conseil des ministres-kamikazes a aussi des succès. Le principal succès qu’on vous mettra sous le nez dans les émissions en direct – serait la réalisation d’un solde positif du commerce extérieur de 3 milliards de dollars.
La clé de l’énigme est simple, comme toutes les grandes choses depuis le mois d’avril, l’Ukraine a refusé de payer le gaz russe. Les Russes ont fermé la vanne trois mois plus tard, en outre la dette vis-à-vis de "Gazprom" a bondi à 5,3 milliards de dollars. Mais nous sommes fiers, c’est pourquoi nous ne payons pas. Voilà, vous voyez comment on travaille les statistiques.

Concernant les dettes, c’est tout simplement une catastrophe en général. Non seulement avec la Russie, mais aussi avec l’Occident tout à fait amical.
Rappelez-vous ce que l’on racontait à propos des dettes du gouvernement d’Arbouzov, qui sont montées de 11,3 % ? Aujourd’hui, personne n’en parle, on préfère toujours plus radoter sur Poutine dans les talk-shows.

Nos politiciens sont intéressés plus par Poutine que par le rapport sur la dette extérieure de l’Ukraine qui a augmenté au cours de six derniers mois de 1,5 fois ! Les recettes de cette année s’élèveront à une somme de plus de deux fois inférieure à cette dette astronomique de 821,8 milliards de grivnas.

La différence est que Arbouzov payait les dettes (on a remboursé 5 milliards au FMI, et à côté de ça on n’a pas fait de nouveaux emprunts), tandis que les professionnels actuels n’arrivent pas, on ne sait pourquoi. Bien que si au moins ils remboursaient. Seulement, ils n’en parlent pas. Ils en prennent bruyamment – et en remboursent silencieusement. J’explique pourquoi.

Iatseniouk ramasse des crédits à la pelle, mais ils ne vont pas dans l’économie, comme cela a été promis, mais ils sont utilisés pour rembourser les dettes en devises, qui, en raison de la dévaluation, augmentent. Autrement dit, c’est une course sur place avec l’approfondissement constant de la fosse dans laquelle le pays tombe.

Le jour de l’Indépendance c’est le temps de faire le point. J’ai essayé de dresser un bref bilan. Tout est bien pire. Bien pire que nous pouvons imaginer.

Mais si vous ne voulez pas connaitre la vérité, alors, ne lisez pas ces diffamations "décadentes" et "calomnieuses" à propos de la réalité brillante et prometteuse.

En Ukraine contemporaine, 99,9 % des médias vous diront que tout est parfait. Tout va bien. Nous avons emprunté le bon chemin et on y arrivera bientôt.

Moi personnellement, je pense que pour apprécier pleinement ce "bientôt" il reste trois mois, pas plus.

Joyeuses Fêtes !


Source : rusvesna.su : День Независимости. Подводим итоги
Traduction : GalCha

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