Jour de l’Indépendance. Faisons le bilan
26.08.2014
Anatoly
Chary
Quel est le bilan du Cabinet des ministres des
professionnels
Le Jour de l’Indépendance est le moment de
faire le point. En quelques
observations, ne souhaitant pas d’être accusé d’humeur
dépressive, propre encore aux "saboteurs" (ah,
la terminologie sucrée du premier quinquennat), j’ai mis en évidence les problèmes de l’État au moyen du langage impassible des
chiffres.
Aujourd’hui, je
montrerai également en comparaison, ce qui arrive au pays. Nous
allons comparer les années 2013 et
2014.
Ainsi, selon le Comité national
des statistiques, l’année dernière, l’économie s’est réduite de 1,3 %.
En 2014, seulement en premier semestre, le
PIB, compte tenu de l’inflation, a diminué
de 3 %. Il s’avère que la
chute s’était accélérée de 2,3 fois.
Nous pouvons
observer cette
accélération de la baisse au
deuxième trimestre – par rapport
à la même période de 2013, l’économie s’est réduite de 4,7 %,
par rapport au premier trimestre de
l’année en cours – de 2,3 %.
En juillet 2014, la production industrielle a chuté de
12,1 % par rapport à l’année
précédente. C’est une sorte de
record, car un tel effondrement
de la production industrielle ukrainienne
n’est arrivé seulement qu’en 2009.
Par secteurs :
– Construction mécanique (moins 23,8 %) ;
– Industrie chimique
(moins 22,2 %) ;
– Extraction du charbon (en baisse de 28,8 %) ;
– Production de coke
(moins 15,9 %) ;
– Métallurgie (moins 12,3 %).
L’agriculture. Certains lecteurs individuels de mes sujets précédents ont été perturbés par les chiffres
de croissance globale enregistrés
par le Comité national des statistiques.
N’en soyez pas troublés.
Tout d’abord, même avec une croissance
de 3,4 % cette année, par
rapport à l’an dernier ...
nous avons une baisse de 4,4 fois !
C’est-à-dire, la croissance de l’année précédente était de 14,8 %.
Nous assistons à une sorte d’inertie, lorsque le développement ne se fige pas et ne commence pas un recul immédiat, cependant
c’est un ralentissement record de
4 fois.
Et les réserves, entretemps, sont tout simplement
"grignotées".
Quelques exemples : en 2013, le cheptel de bovins a augmenté de 3 %, cette année, il a
diminué de 3,2 %. On en sort pour l’instant à zéro.
Mots-clés "pour l’instant." L’année dernière, les réserves de céréales ont augmenté de 1,3
million de tonnes, cette année – elles ont diminué de 0,6 million de tonnes.
Qu’a fait Sergey Arbouzov
(responsable de l’unité économique et
financière du Conseil des ministres) pour neutraliser les facteurs négatifs qui se produisaient dans l’économie mondiale
et l’économie russe ?
L’inflation était maintenue à zéro. Les tarifs étaient
augmentés sans "thérapie de choc". Cela a permis à la population de demeurer solvable et
non pas "payer les services
publics et mourir".
Dans le même temps, il faut
bien l’avouer, que cela nous plaise ou non – les "prédécesseurs"
ont réussi à maintenir l’équilibre entre l’UE et la Russie.
Qu’est-ce qui se passe maintenant :
– La guerre froide avec
la Russie ;
– par conséquent – la "guerre du gaz",
qui résulte en économies sur le gaz ;
– comme résultat de l’économie et de l’augmentation
des tarifs – un appauvrissement
dramatique de la population ;
– L’appauvrissement, à son tour, a conduit à une baisse de la demande pour les produits
nationaux ;
– La réduction de la demande – fermeture d’un certain nombre d’entreprises.
Une réaction en chaîne
en action.
Par ailleurs, le Conseil des ministres, en
annonçant une baisse déjà catastrophique
de 5 % du PIB par an, était clairement trop rapide. Parce que le FMI et la
Banque Mondiale prévoient une
réduction de 10 % de notre économie.
En outre, si encore l’effondrement de la production dans la région de Lougansk de 56 % (données du
mois de juin), ainsi que la baisse de la production de la région de Donetsk de 28,5 % peuvent être attribués à
la guerre, à quoi d’autre sinon à la gouvernance
du pays par des manchots, peut être
attribuée la baisse de la production industrielle à Kiev de
17,4 %, dans la région de
Dniepropetrovsk de 7,4 % et à
Kharkov – de 9,8 % ?
Nous allons perdre 15 % de la récolte en raison de la guerre dans l’Est et de l’annexion de la
Crimée. C’est compréhensible.
Et comment expliquer que les prix des ressources de l’agriculture se sont envolés de 60 % ?
Cela peut être expliqué par la dévaluation de la grivna.
Ajoutez à cela la réduction du prix
du blé à la bourse de Chicago de plus de 25 %, du maïs – de plus de
30 % pour une livraison en septembre,
et vous avez la
situation où la production de nombreux
types de produits agricoles devient
non seulement "pas-très-rentable"
– mais simplement "non-rentable".
On peut lutter contre la récession en réduisant les impôts. On peut régler le problème, si l’on sait comment.
Mais pour cela, il faut être un spécialiste compétent, et non pas un
populiste-compère.
Le résultat : au lieu de réduire le fardeau fiscal dont on parlait depuis si
longtemps, on instaure de nouvelles taxes.
Non seulement 1,5 % "pour la guerre", mais aussi une augmentation de la TVA
est prévue dans le pays où le fardeau
fiscal est de 1,5 fois plus
élevé qu’en l’UE !
La dépréciation de
la monnaie nationale
s’est élevée à 62 %. Avec la Banque
Nationale gérée par Arbouzov
et Sorkine, le taux
(de change, NDT) était égal à 7,99
pendant trois ans. Mais ils ne sont pas professionnels.
Avec l’arrivée de Koubiv, l’ère de
gestion des pros a commencé.
Pros dans tous les domaines. En mars, le ministre des Finances Chlapak déclare : « l’inflation ne dépassera pas 3-5 % ».
Deux mois plus tard, les prix augmentent de 12,6 %.
En six mois de
gestion du "pouvoir du peuple", la Banque Nationale a donné au gouvernement
au moyen d’obligations 22 milliards de grivna.
D’où viennent-ils ? Bah, imprimés !
Tout simplement
imprimés, aussi bien que les milliards offerts, en effet, aux banques des oligarques Kolomoïsky, Firtach
Zhevago.
L’injection, dans la circulation, d’une masse monétaire, non garantie par des
biens et services, conduit à
la hausse des prix. Les professionnels
n’ont-ils pas appris cela ?
Rappelez-vous ce que nous fourraient dans la tête les gens qui dirigent le pays aujourd’hui – "des investissements
étrangers", "des investisseurs européens", "des investissements dans l’économie."
Les investissements
auraient dû entrer à torrent après la chute du "régime criminel". Ils l’ont promis,
n’est-ce pas ?
En six mois, en 2013, les
investissements directs en capital-actions ont augmenté de 0,86 milliard
de dollars.
Pour la même
période de cette
année, la baisse est de 8,1 milliards
de dollars US. Avez-vous comparé les
chiffres ? C’est un reflux de
92,5 % de ce qui est entré dans le pays en 2012-2013, c’est un effondrement de ce qui a été construit au cours de ces années.
La chose la plus triste – l’échec aurait été encore plus visible, mais seulement que maintenant les Européens... ne peuvent simplement pas vendre des actifs
ukrainiens.
Par ailleurs, le Conseil des ministres-kamikazes a aussi des succès.
Le principal succès qu’on vous mettra
sous le nez dans les émissions en direct – serait la
réalisation d’un solde positif du
commerce extérieur de 3 milliards de dollars.
La clé de l’énigme est simple, comme toutes les grandes choses – depuis le
mois d’avril, l’Ukraine a refusé de payer le gaz russe. Les Russes
ont fermé la vanne trois mois plus tard, en outre la dette vis-à-vis de "Gazprom" a bondi à 5,3 milliards de dollars. Mais nous sommes fiers, c’est pourquoi nous ne payons pas. Voilà, vous voyez comment on travaille les statistiques.
Concernant les dettes, c’est tout simplement une catastrophe
en général. Non seulement avec la
Russie, mais aussi avec l’Occident tout à fait amical.
Rappelez-vous ce que l’on racontait à propos des dettes du gouvernement d’Arbouzov, qui sont
montées de 11,3 % ? Aujourd’hui,
personne n’en parle, on préfère toujours plus radoter sur
Poutine dans les talk-shows.
Nos politiciens sont intéressés plus par Poutine que
par le rapport sur la dette extérieure
de l’Ukraine qui a augmenté au cours de six derniers mois de 1,5 fois !
Les recettes de cette année s’élèveront à une somme de plus de deux fois inférieure à cette dette astronomique de 821,8 milliards de grivnas.
La différence est
que Arbouzov
payait les dettes (on a remboursé 5 milliards au FMI, et à côté
de ça on n’a pas fait de nouveaux emprunts), tandis que les
professionnels actuels n’arrivent pas, on ne sait
pourquoi. Bien que si au moins ils remboursaient.
Seulement, ils n’en parlent pas. Ils en prennent bruyamment – et en
remboursent silencieusement. J’explique pourquoi.
Iatseniouk ramasse des crédits
à la pelle, mais ils ne vont pas
dans l’économie, comme cela a été promis,
mais ils sont utilisés pour rembourser les dettes en devises,
qui, en raison de la dévaluation,
augmentent. Autrement dit, c’est une
course sur place avec l’approfondissement constant
de la fosse dans laquelle le pays tombe.
Le jour de l’Indépendance – c’est le temps
de faire le point. J’ai essayé de
dresser un bref bilan. Tout est bien pire. Bien pire que
nous pouvons imaginer.
Mais si vous ne voulez
pas connaitre la vérité, alors,
ne lisez pas ces diffamations "décadentes" et "calomnieuses" à propos de la réalité brillante et prometteuse.
En Ukraine contemporaine, 99,9 %
des médias vous diront que
tout est parfait. Tout va bien. Nous
avons emprunté le bon chemin et on y arrivera bientôt.
Moi personnellement,
je pense
que pour apprécier pleinement ce "bientôt" il
reste trois mois, pas plus.
Joyeuses Fêtes !
Source : rusvesna.su : День Независимости. Подводим итоги
Traduction : GalCha
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