L’absence de troupes russes en Ukraine est facile à prouver
29.08.2014
Les forces loyales à Kiev ayant subi une autre écrasante
défaite et les combattants ayant ouvert la route vers Marioupol, le ton des
politiciens ukrainiens, des médias et des blogueurs les soutenant a
radicalement changé. Le deuxième jour, la crise d’hystérie sur l’incursion
militaire russe d’envergure ne cesse pas.
Porochenko l’a directement déclaré au monde
entier. Les politiques de rang inférieur exigent de lui de déclarer la loi
martiale, et les utilisateurs des réseaux sociaux pro-Kiev écrivent des
messages que, en deux mots, on peut qualifier de "a vraiment commencé ?".
« On a beau vouloir camoufler, de toute façon ce sera toujours visible »
En fait, après les déclarations sur l’invasion, généralement,
on rompt les relations diplomatiques et l’on déclare la guerre, mais au lieu de
cela Porochenko a demandé une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité de l’ONU.
Alors que le représentant permanent de la Russie près de l’OSCE Andrey Keline a
déclaré qu’il n’y a aucune participation des militaires russes et d’équipements
militaires russes en Ukraine.
Jeudi (le 28.08, NDT), les médias américains et
britanniques, bien que favorables, évidemment, à la position de Kiev, ont publié
des informations relativement neutres, qui ne parlaient pas de l’invasion comme
d’un fait accompli, mais seulement citaient les accusations de Kiev sur l’agression
russe et les démentis de Moscou. Par ailleurs, le New York Times a écrit, en référence
à ses correspondants dans la région, que les combattants ont reçu du matériel
et de l’infanterie de la Russie, tandis que l’OTAN a déclaré jeudi la présence
sur le territoire de l’Ukraine d’un millier de soldats russes.
Tous ces derniers mois, les autorités
ukrainiennes témoignent d’une agression russe et affirment qu’ils se défendent
d’une invasion extérieure. La version de
l’incursion est extrêmement pratique pour Kiev : si les combattants
étaient vaincus, ce serait la deuxième page de la gloire militaire ukrainienne
après la bataille de Konotop. Et en cas de défaite, les nationalistes
ukrainiens pourraient toujours s’en remettre à la force majeure sous forme de l’armée
russe et rechercher la miséricorde du monde civilisé comme une victime d’une
agression.
Washington, généralement, fait semblant de
croire les autorités ukrainiennes, mais en même temps il n’y a aucune image
satellite publiée, et qui montrerait le mouvement des convois militaires traversant
la frontière. Pendant les opérations de Crimée, les médias du monde entier ont
publié des images avec des colonnes d’hommes masqués en uniforme militaire
russe sans insignes, qui étaient silencieux comme des guérilleros. Du Donbass, il
n’y a aucune image semblable.
Dans une région avec une population de plusieurs millions d’habitants il n’y a eu personne qui aurait pris en photo au moins un militaire en uniforme russe avec une arme russe étant en service dans l’armée russe.
Ce que révèlent les photos publiées dans les
médias et sur les sites Web des autorités de l’État ukrainien, vérification
faite, c’est du matériel ukrainien ou dans le meilleur des cas, du matériel des
combattants. Dans un sujet de la chaine Vice News, il est montré une route
rurale sur laquelle deux journalistes britanniques auraient vu le passage d’une
colonne militaire russe traversant la frontière. À quel point on peut y croire,
cela n’est pas très clair !
En attendant, depuis tous ces mois, il n’y a qu’un
fait incontestable de la présence de militaires russes de l’autre côté de la
frontière russo-ukrainienne : les soldats du 331e régiment de la
garde des paracommandos qui se sont retrouvés dans les mains de l’armée
ukrainienne. On les a, très probablement, battus et forcés à lire devant la
caméra des proclamations délirantes sur la "propagande anti-ukrainienne
russe", on leur a collé sur le dos deux affaires criminelles et on les a
transférés au centre de détention de Kiev (des militaires ukrainiens se
retrouvant en Russie, rappelons-le, étaient soignés et ils pouvaient rentrer).
Contrairement aux dires de certains de nos
commentateurs, le président Vladimir Poutine n’abandonne pas les soldats
russes, mais il s’est exprimé avec prudence, en expliquant leur présence en
Ukraine par le fait qu’ils se seraient égarés lors de la surveillance de la
frontière. Même les confessions des soldats devant la caméra, si l’on met de
côté la partie propagandiste de leurs discours, témoignent que personne ne leur
a fixé une mission, et comment ils se sont retrouvés en Ukraine, eux-mêmes ne
le comprennent pas vraiment.
Tout d’abord, les opérations militaires sont
accompagnées du trafic radio actif. Les militaires ukrainiens ont des moyens d’interception
et des contre-mesures électroniques, et, si c’étaient des militaires russes qui
leur faisaient face, ils connaîtraient leurs indicatifs, leurs fréquences et leurs
coordonnées. Le SBU, quand cela les
arrangeait, publiait des "écoutes" des commandants des combattants.
À quel point elles sont véridiques, c’est autre chose, cependant il n’y a eu aucune
"écoute" concernant les troupes russes !
Deuxièmement, les militaires ukrainiens
continuent de bombarder les villes de la Novorussie. L’armée russe a toutes les
possibilités d’arrêter ça — dans le cas du commencement d’une opération
militaire, les systèmes de tirs russes et l’aviation militaire auraient
rapidement détruit les positions d’artillerie ukrainienne.
Troisièmement, les combattants se battent
principalement par de petits détachements mobiles. Mais les troupes russes dans
la situation tactique actuelle en Novorussie auraient exécuté leurs objectifs
avec des unités plus importantes.
« Le principe capital fondamental de la belligérance organisée est la concentration massive des forces et des ressources dans des directions importantes – a dit au journal Vzgliad l’ancien chef d’état-major des troupes terrestres de la FR, le colonel-général Youri Boukreev. — Les troupes russes auraient agi au minimum par bataillons, et un bataillon – c’est environ 400 personnes et des dizaines de véhicules blindés. Et il s’y agirait de groupes isolés. »
« Selon la signature, on n’y voit pas de gestion unique organisée, qui, selon un plan unique, aurait réalisé une offensive contre les troupes ukrainiennes » – a-t-il ajouté.
Malgré le fait que les succès militaires des
combattants montrent le haut niveau des officiers de l’état-major de la RPD,
dans le cas où c’auraient été les états-majors russes qui s’étaient mis au
travail, il est évident que les opérations auraient été d’une ampleur beaucoup
plus importante.
Quatrièmement, pour que le soldat puisse se
battre, un grand nombre d’unités de ravitaillement doivent travailler pour lui.
Une compagnie d’infanterie mécanisée ou de chars n’a qu’un seul jeu de munitions
avec lequel elle ne tiendra pas longtemps. En conséquence, pour assurer les
actions des colonnes de véhicules blindés, telles que déclarées par Kiev, il
aurait dû se déplacer des colonnes, plus grandes de quelques fois, de camions
avec du carburant, des munitions et de la nourriture, des véhicules de
l’état-major, des unités de reconnaissance et de génie, de l’artillerie et des
systèmes de défense anti-aérienne. Il aurait été impossible de ne pas remarquer
de tels convois. Cependant, il n’y a toujours pas d’images satellites ou d’images des
colonnes militaires russes s’avançant sur les routes du Donbass.
« Cela ne peut pas être caché — a souligné le colonel-général Boukreev. – Elles auraient déjà été découvertes. Que ce ne soit pas par ceux des Ukrainiens, mais par les moyens de reconnaissance spatiale américains, et par les moyens d’autres pays. Si elles (les troupes russes) étaient entrées le matin, elles auraient été remarquées : tant bien que mal, mais l’armée ukrainienne possède une aviation, ils peuvent les survoler, faire des photos et des vidéos. Les photos auraient déjà été présentées, et il y aurait eu des preuves montrant l’emplacement des colonnes. Qu’on le veuille ou pas, ce sera toujours visible. Mais ils ne présentent rien. Aucune preuve effective n’est fournie par la partie ukrainienne, ce ne sont donc que des discours en l’air. »
Et enfin, cinquièmement, l’indice de l’incursion
russe, si celle-ci avait vraiment eu lieu, aurait été la situation sur les
fronts. Actuellement, selon l’agence d’information de "Novorussie",
les forces des combattants terminent l’encerclement de Marioupol. Il a été
précédé par des combats très intenses près de Donetsk qui ont donné lieu à l’encerclement
d’importantes forces de Kiev. Le front au sud de Donetsk s’est effondré et les
combattants, presque sans résistance, sont sortis sur la côte de la mer d’Azov.
Néanmoins, malgré tous les succès des
combattants, les combats sont toujours intenses et il ne s’agit pas de la défaite
totale de l’armée ukrainienne.
« Si les troupes russes étaient entrées le matin, à l’heure qu’il est, sur les principales directions un certain résultat aurait été marqué » — attire l’attention le colonel-général Boukreev.
« Je pense que nous serions déjà près de Kiev – a affirmé dans l’interview au journal Vzgliad le vice-président du Comité de la Douma sur la défense, président de l’Union russe d’anciens combattants de l’Afghanistan, Franz Klintsevitch. – Par ailleurs, l’aviation et les troupes de missiles conventionnels auraient déjà bombardé tout ce qui est en rapport avec la défense aérienne et l’artillerie, leur "Armée Rouge" aurait déjà fui depuis bien longtemps et nous aurions déjà filtré depuis longtemps les militaires qui se seraient rendus. Ce n’est pas la bravade, c’est une réalité objective. Si nous avions déployé les troupes, personne n’aurait mené de discussion sur les peuples frères : les demi-mesures dans ces moments ne fonctionnent pas, car cela aurait une incidence sur nos propres pertes. »
« La compagnie en patrouille a laissé deux voitures avec des soldats – des jeunes gars, la nuit — n’importe quel ancien peut se perdre. Et bien, ils ont poussé trop loin, on les a arrêtés, d’accord, on a éclairci la situation. On aurait pu leur donner à manger et les renvoyer, tout comme l’a fait la Russie, et l’incident serait clos. Mais ils n’en ont pas besoin, ils ont commencé à tirer, ils ont fait une de ces scènes d’hystérie » — s’est indigné le parlementaire de l’attitude des autorités ukrainiennes envers les soldats russes.
Selon lui, si l’opération militaire avait
vraiment eu lieu, les troupes russes auraient pu être identifiées par le
matériel moderne et par les frappes aériennes et d’artillerie puissantes.
« Cela aurait été vu et entendu, s’il y avait des troupes russes » — a-t-il conclu.
Ce 31 aout 2014, les
militaires russes arrêtés par Kiev ont pu rentrer chez eux, sains et saufs. Un
peu bousculés, ils seront pris en charge psychologiquement et soignés.
Traduction : GalCha
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire