Que signifie l’intervention de Strelkov ? Cela signifie que Poutine a fait son choix !
Beaucoup de gens intelligents savent que Poutine n’est pas un roi et ni un dictateur. Dans
le sens qu’il ne traite pas
toutes les questions sur le
principe de "je veux" et
un coup de poing sur la table.
Derrière lui, il y a des élites.
Deux camps (comme
on le pense). D’un côté, les faucons
de type Rogozine, de l’autre – les libéraux "patriotiques". Les uns – le parti de la guerre,
les Impériaux prônant la confrontation avec l’Occident et se moquant des sanctions, les autres – pro-occidentaux,
prônant le compromis au détriment
des intérêts nationaux (bien que ce soit
justement en cela qu’ils voient l’intérêt national)
– ceux qu’on appelle "les purgeurs". Pour eux, l’amitié avec
l’Occident est très importante, ne
serait-ce que parce que tout leur fric est là-bas. Certains les appellent – pragmatiques.
Douguine les appelle "la sixième colonne". En fait,
les sanctions américaines ciblent précisément cette cohorte, et elles
ont pour but de provoquer le mécontentement des boyards et de les amener à influencer la politique de Poutine.
Et Poutine lui-même était
toujours en équilibre entre les deux camps. Sans
privilégier personne. Soit parce
qu’il vient de la sécurité d’État, soit parce qu’il est du
signe de la "Balance"...
Quoi qu’il en soit, la situation
paradoxale en Novorussie est liée
à la lutte de ces groupes du Kremlin.
Les uns veulent purger la Novorussie, négocier avec l’Occident, céder, tout en maintenant pour la Russie un simulacre
de visage (les verbiages sur une Ukraine
unie prorusse), les autres veulent laver les bottes dans le
Dniepr (et même, dans le Dniestr). Les
premiers ont tenté d’enterrer Strelkov
moyennant des "kourguinian's" apprivoisés, ils
ont engagé toutes sortes de négociations secrètes et, finalement, ont ficelé cette "paix" boueuse de
Minsk avec tous ses "statuts spéciaux".
Les deuxièmes exigent de rompre, au
diable ce scénario, et tout de
même, d’aller laver leurs bottes.
C’est un moment historique quand Poutine
doit faire un choix.
Tous ces racontars du genre d’Iossif Vissarionovitch : « Allo, camarade Beria ? Camarade Abakoumov a dit que vous êtes un
ennemi du peuple et qu’il faut vous fusiller... bonne
nuit. Allo, camarade Abakoumov ? Camarade Beria a dit que vous êtes un ennemi du peuple et qu’il
faut vous fusiller... bonne nuit. Eh bien, j’ai souhaité bonne nuit à tout le
monde, maintenant, je peux me coucher », ne
passeront pas. De ce choix dépend l’avenir de la Russie, de Poutine lui-même, et peut-être
du continent.
Le choix est : soit renoncer sous la pression des sanctions = reconnaître sa défaite = démolir son autorité personnelle, enterrer le concept du Monde Russe, déshonorer la Russie et semer de grands troubles dans la société, ou bien montrer les dents et montrer à l’Occident la Russie qu’ils voient dans leurs rêves humides de submissivité durant toutes ces décennies.
Nous connaissons Poutine. Nous
savons que c’est un combattant. Tout
le monde le sait. Nous savons
que, bien qu’il soit un homme pragmatique, il est assez émotionnel. Nous n’avions aucun doute de quelle serait
la position que prendrait cet homme
quand on commencera à lui imposer l’obéissance
par la contrainte. Et aux hommes politiques occidentaux qui ne le
comprennent pas, il est grand temps de remettre le prix de Darwin.
Parce que Poutine a fait un choix.
Je pense que Poutine a choisi la guerre. Bon, ok, disons-le de manière plus soft : une
position ferme sans compromis dictée par les intérêts du peuple russe. La vidéo avec la bougie
à la mémoire des défenseurs de la Novorussie,
morts au combat, n’est pas le fruit du
hasard. C’est un message. Sur
cette vidéo, le président de la Fédération
de Russie a prononcé le mot « Novorossia ».
Et en le disant, il regardait droit dans la caméra. Ceci est important.
Quand Poutine donne
des interviews, il regarde le journaliste, et non pas la caméra. Ici, il nous a tous regardés
dans les yeux. Et il avait de
l’émotion dans la voix. On l’entend. Elle a humainement tremblé. Comme
chez tout le monde dans les moments de profonde tristesse et de douleur. Je doute qu’il l’ait
répété.
Et puis, il y a le discours de Strelkov.
Très audacieux. Dans
lequel il s’exprime très clairement. Qui est l’ennemi,
quels sont les objectifs des Russes,
et avec qui il faut se battre. L’essentiel est – qu’il faut nettoyer l’entourage de Poutine des traîtres et
des ennemis de Poutine. Et,
en fait, c’est pour cela qu’il est ici,
et non pas en Novorussie. C’est-à-dire, que
cela est encore plus important que la guerre dans le Donbass.
Eh bien, il n’a
pas dit exactement cela, mais le fil rouge y est. Et Igor
Ivanovitch a promis de formuler bientôt un
plan.
Je pense que la
déclaration de Strelkov
– n’est pas seulement la déclaration de
Strelkov.
Vladimir Poutine a choisi son camp
et, par conséquent, les membres de l’autre camp doivent être "ratissés". Ainsi faisait le susmentionné Iossif Vissarionovitch.
Eh bien, non pas littéralement,
bien sûr... Par d’autres méthodes.
De façon culturelle et civilisée. Et
certainement pas avec les mains de Strelkov.
Mais ils vont résister. Et ils ont de l’argent, des ressources.
C’est la première chose. La deuxième –
les sanctions deviennent
vraiment sévères (si avant on piquait l’ours avec
un bâton, maintenant on le pique avec une lance) et les sanctions de
riposte seront également sévères.
Et lourdes pour les Russes. Aux "jambon cru et
camembert" s’ajoutent maintenant les automobiles
et les vêtements. C’est-à-dire, qu’elles vont toucher
des milieux plus larges de citoyens russes. Et les sanctions contre les secteurs énergétiques et bancaires peuvent
ébranler l’économie, avec toutes les conséquences
toujours pour les mêmes citoyens de Russie.
Dans la société, le scepticisme peut commencer à croître, se transformant
progressivement en protestation. Naturellement, soigneusement attisée par ceux qui seront ratissés. C’est ici qu’on a besoin de Strelkov.
Strelkov – c’est une
icône. Strelkov – c’est une bannière.
Strelkov – c’est le
centre autour duquel se rassembleront
les patriotes.
Et le principal patriote de
la Russie – c'est le Souverain.
C’est ce que Strelkov a dit. Au-dessus de lui était accrochée une photo de Poutine.
Strelkov – c’est le soutien de Poutine. Strelkov
– c’est un phare dans l’obscurité, qui débutera bientôt en Russie. Igor
Ivanovitch va créer la force (sous forme d’une association, d’un
parti, je ne sais pas...) qui résistera aux
troubles. Les "patriotes"
libéraux (la sixième colonne selon Douguine)
ont essayé de discréditer son nom, se rendant compte de l’envergure du
personnage. Ils voulaient traîner dans la boue l’image de "Strelkov-de-fer" aux yeux des Russes patriotiques,
afin de semer la déception et la
frustration dans leurs cœurs. Le
ressentiment. Et après avoir coulé
la Novorussie (ce
qu’ils ont préparé de leurs propres mains), canaliser
la colère des patriotes (et même elle se dirigerait toute seule) contre
le traître principal des Russes et du Monde
Russe – Poutine.
Et puis, dans la frénésie révolutionnaire fusionneront les rubans blancs
et nationalistes, les libéraux,
gauche et droite.
Le plan visant à
démanteler la Novorussie – est un plan de renversement de Poutine.
Le sérénissime n’est pas un imbécile, il comprend tout cela, c’est juste qu’il était décontenancé par le prix à payer, en
choisissant définitivement le "parti du bien". Je pense ainsi.
Et le prix – c’est peut-être la guerre globale. Il pesait
longuement (du signe de la Balance...), et il a pris la
décision finale. Je pense ainsi.
Je pense qu’il a commencé à soupeser
depuis longtemps. Pourquoi des exercices militaires d’envergure dans toute la Russie ? Pourquoi des centaines de milliards de dollars pour le complexe militaro-industriel ?
Pourquoi le réarmement intensif de toute l’armée, la construction des sous-marins, des hélicoptères, de divers
autres équipements militaires, l’uniforme
de Youdachkine et les troupes de débarquement dans l’Arctique ? Non, les gars, mieux vaut préparer les traîneaux en
été.
Strelkov a clairement fait comprendre (il l'a déclaré en clair) que faire de lui une
image du combattant contre le régime, le mettre dans le camp protestataire du marais libéral – c'était peine
perdue. Vous aurez les trous de l’Emmental, et pas Strelkov.
Le Monde Russe – ce n’est pas une abstraction. Le Monde Russe
commence à se matérialiser. La Russie entre dans une nouvelle ère. Et ce processus est
très dangereux. Le Pays prend le
large, et ce que nous observons
maintenant – c’est le largage des
amarres. Dans ce périlleux voyage,
le vent soufflera en tempête, la mer passera par-dessus bord,
et toutes sortes de monstres océaniques (transocéaniques) vont briser les mâts de leurs tentacules et le tirer au fond. Et
peut-être même des pirates
tenteront de le prendre à l’abordage ou
bien tireront un coup foudroyant de canon. Tout est
possible.
Le plus important, c’est de choisir une bonne
équipe. Puisqu’on commence à larguer les amarres.
Agence centrale d’information de Nouvelle-Russie
Novorus.info
Traduction : GalCha
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