Les soldats ukrainiens sont vendus en Europe pour les organes?
17.07.2014
Tout participant
au conflit armé peut devenir victime des transplantologues noirs.
Photo: Evgeniya
GOUSSEVA
|
Selon les experts, un tel scénario est tout à fait
possible — tel était le cas au Kosovo
TROIS
GRANDS « BUSINESS » DE LA GUERRE
La correspondance entre l’ancien avocat de Ioulia Timochenko Sergey Vlassenko et le médecin allemand Olga Wiber récemment
publiée sur le Web à propos du trafic d’organes de soldats ukrainiens victimes
de l’« opération antiterroriste » en Europe, a produit un choc. Si l’on
croit ce document, le « business » est mis en production à la chaîne.
Voici juste une seule commande venant d'Allemagne : « 17 cœurs, 50
reins, nouveau foie au nombre de 35 pièces, 30 pancréas et 5 poumons. » Ce
faisant le chef du service de sécurité d'Ukraine Nalivaychenko serait au
courant.
Est-ce que
cela est réellement possible ? Ou bien l’histoire de la correspondance piratée
est-elle un PR noir, une part de la guerre de l'information menée entre les
dirigeants de l'Ukraine ?
« J'ai lu cette correspondance, — dit le docteur en sciences politiques Elena Ponomareva, auteur du livre l'éclatement de la Yougoslavie « Internationale criminel au centre de l’Europe. Comment l'OTAN crée des états-bandits » – je souligne tout de suite que l’information doit être bien examinée afin d’éviter les accusations gratuites. Mais en tant que spécialiste, étudiant depuis de nombreuses années les guerres des Balkans, la possibilité en soi de la transplantation noire en Ukraine ne me surprendrait pas. Il est connu que dans tout conflit militaire les trois « entreprises » les plus rentables sont – la prostitution, la drogue et le trafic d'organes. Non seulement elles rapportent un bénéfice immense, mais aussi elles exercent une influence importante sur le climat politique, social, économique et psychologique dans une région définie. »
Quant à
la crise ukrainienne, tout y était « noir » dès le début. Sinon,
pourquoi, dès les premiers jours de l’opposition, les forces d’autodéfense de
Maïdan se sont-ils emparées de la morgue et du crématorium de Kiev de la rue
Oranzhereynaya dont le foyer fonctionnait sans interruption ? Pourquoi
tous les morts sont-ils inhumés sans expertise médico-légale capable d'établir
la véritable cause de la mort ? Donc, il y a quelque chose dont les nouveaux
maîtres de l'Ukraine veulent cacher.
LES REINS
ONT ÉTÉ EXTIRPÉS DIRECTEMENT DANS LA MINE
— Elena, avec
la prostitution et la drogue c’est clair. Mais les organes ! Est-il
possible de les retirer sur-le-champ ?
Oui. Il faut seulement avoir une pièce
avec une table d'opération,
l'anesthésie, les outils. Et un chirurgien ordinaire. Habituellement
dans les conditions de conflits des organes
vitaux relativement « simples »
sont prélevés — les reins, le
foie, les poumons. Les cas de prélèvement
de sang ne sont pas rares. Pour le transport, il
n’y a pas non plus trop de difficultés – seulement sont nécessaires des conteneurs spéciaux et le transport. Et les clients
attendent. C’est justement pour cette raison que le
trafic d’organes humains prend des formes particulièrement
cruelles et à grande échelle pendant les
conflits armés.
Les faits les plus terribles et les plus nombreux
d’un tel « business » ont
eu lieu sur le territoire du
Kosovo et de l'Albanie. Les leaders
des rebelles du Kosovo ont surpassé en cruauté et en cynisme
tous les transplantologues noirs. Encore en 1999, on
prélevait les reins sur des « donneurs inconnus » (comme il est souvent écrit dans les documents officiels du Tribunal pénal
international pour l'ex-Yougoslavie)
dans un centre hospitalier à Tirana (Albanie),
qui, sinistre ironie, s’appelait « Mère Teresa », et à l'Hôpital Universitaire de Skopje (Macédoine). Toutes sortes de
lieux étaient utilisés : tel une partie de l'hôpital de Bajram Tsuri,
le centre de remise en forme de l’usine « Coca-Cola » à Tirana, l’hôpital neuropsychiatrique de la de prison N° 320 à Burreli et une maison
privée, aménagée comme un hôpital
à proximité de Tropojë, dit la maison jaune, et encore la clinique « Medicus » à Pristina. Même dans
la mine Deva à la frontière du Kosovo
et de l'Albanie on a aménagé une prison et une salle d’opération ! Tous ces faits ont été documentés.
AU KOSOVO, IL Y AVAIT DES
CAMPS ENTIERS DE DONNEURS
— Les reins, le
foie sont prélevés chez des soldats
morts ou seulement chez ceux grièvement
blessés ? Dans la correspondance publiée, le
médecin proteste que la « marchandise »
est de mauvaise qualité.
Tout le cynisme
et la cruauté consistent dans ce qu’ils ont besoin d’organes de gens jeunes
et en bonne santé. Celui grièvement blessé a perdu beaucoup de sang. Et ses « pièces de rechange »
n'ont plus d’intérêt particulier.
Par conséquent, comme en témoigne le
conflit du Kosovo, les organes ont été prélevés
soit chez des soldats capturés, soit chez des civils enlevés,
principalement des Serbes, qui étaient gardés
comme du bétail dans des camps-abattoirs spéciaux. On prélevait les organes quand il y avait une commande sure. Par exemple, selon
le témoignage du bureau du
procureur serbe, le centre clandestin
des donneurs à Burreli fonctionnait
de 1999 à 2003. Les victimes ont été amenées dans les camps de concentration et dans les prisons.
Pendant ce temps à Burreli, plus de 500 personnes ont été tuées (suite aux opérations médicales). Parmi celles-ci,
il y avait au moins une cinquantaine de
russes ! Chez nos volontaires venus défendre leurs
frères orthodoxes, les Albanais enlevaient
des organes vitaux avec un plaisir particulier. On estimait que ceux-là ne seraient certainement pas recherchés.
Voir ici le texte intégral de la correspondance. |
— Si on croit à cette correspondance,
en Ukraine on exécute également des commandes spécifiques pour des
reins, des poumons... Et comment les
criminels brouillent-ils leurs pistes ?
Sans aucun doute, il devrait y avoir
beaucoup de témoins !
Les corps sont
généralement enterrés ou incinérés. Et on le fait avec l’aide des victimes attendant leur sort. Des témoins ? Oui, il y en a. Les
gardes, les médecins, les infirmières...
Mais ils sont tous inclus dans
cette « entreprise » et
il est peu probable qu’ils rentrent au bercail.
— Comment peut-on faire
passer en contrebande un si grand nombre d'organes de donneurs depuis la zone de conflits vers l’Europe pacifique ?
Enfin, l'Union européenne tient tout sous contrôle !
Et pourquoi pensez-vous qu'il faut à tout
prix les envoyer en Europe ? Les cliniques
ukrainiennes ne sont pas pires, et peut-être même mieux
que les kosovares et albanaises, où
la transplantation noire a été mise en œuvre à la chaîne. Mais même s’il faut amener un organe en Europe, cela sera fait.
Justement la force de la mafia internationale est que
les frontières n’existent pas pour elle. Cependant, nous ne sommes pas surpris que des tonnes de drogues afghanes soient
envoyées en Europe...
— À propos, qui sont
les patients ?
Les gens aisés. Habituellement de l’Europe, des États-Unis et
du Canada. Ils ne se soucient pas de morale et ne s’embarrassent pas avec des questions
sur l’origine du rein.
La mafia
internationale ne permettra pas l'enquête ?
L'histoire avec la correspondance piratée sur le trafic
des organes a retenti puis
s’est tue aussitôt. Qui peut maintenant mener une enquête ? Les
autorités de Kiev ne le feront pas d’elles-mêmes, et le souvenir des histoires des tireurs d'élite sur
Maïdan et de la tragédie
d’Odessa, le 2 mai. Espoir en l’UE,
en l’ONU ?
— Vous êtes naïf ! Il ne faut fonder aucun espoir sur l'intérêt des
organisations internationales pour la recherche des transplantologues
noirs en Ukraine.
Le
« business » inhumain des militants du
Kosovo de prélèvements d'organes chez
des milliers de personnes vivantes a
fleuri justement sur les territoires depuis juin 1999 sous
le contrôle des forces des pacificateurs de l'ONU
et de l'OTAN. Les preuves documentaires
de ces atrocités sophistiquées
de la part des Albanais du Kosovo étaient à la disposition du Tribunal International pour l'ex-Yougoslavie déjà en 2000. Mais une enquête sérieuse a commencé seulement en
2008, et en mai 2011, ont eu lieu des premières audiences. De plus, un élan pour dénoncer ces crimes a été donné par le
rapport du député suisse Dick
Marty, présenté à
l’APCE le 12 décembre 2010. Ce document souligne
que les dirigeants de l'Armée de
libération du Kosovo (une sorte de
prototype de la Garde Nationale ukrainienne), dont le Premier ministre actuel Hashim Thaci, ont
été directement impliqués dans le
trafic illégal d'organes !
Le monde a déjà connu
l'ampleur des atrocités,
l’existence d’incubateurs entiers de transplantation d’après les mémoires de l’ex-procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie,
Carla Del Ponte « de fer ».
En tant que procureure, elle n’a pu rien faire. On peut dire la même chose
à propos du rapport de Dick Marty.
Malgré l'enquête de
sa commission, « les nations civilisées »
non seulement ont reconnu l'indépendance
du Kosovo, mais aussi la légitimité de Hashim
Thaci — l'une des figures les plus odieuses dans les Balkans et l'organisateur
direct de la transplantation noire.
Les vrais criminels n'ont pas toujours
pas reçu de châtiments mérités. Ce sont des « pions » qui ont
été emprisonnés. Ce qui prouve une fois
de plus la politique du double
standard des pays soi-disant « civilisés »
qui sont prêts à fermer les yeux sur les atrocités de leurs
« fils de pute ».
Mais une chose est évidente. De tels crimes comme du temps des crimes du nazisme
ne doivent pas avoir de délai de prescription. Leurs organisateurs et leurs auteurs doivent être punis. Mais, pour cela, il faut
recueillir les preuves irréfutables des crimes.
Le Premier
ministre du Kosovo Hashim Thaci a été impliqué dans le trafic d'organes, mais
s'en est tiré les mains propres. Photo : globallookpress.com |
PRIX DE LA « MARCHANDISE »
Des millions d'euros avec la transplantation noire
— Quel est le prix des organes sur
le marché noir ?
Cela dépend de l'endroit de leur
enlèvement et des greffes —
explique Elena Ponomareva.
— Ainsi, si en
Turquie une opération de greffe légale du foie en coûtera de 70 à 100 000 euros, en Allemagne et en Israël — de 150 à 280 000. Une transplantation rénale est moins chère
— de 30 à 70 000 euros. L’opération de transplantation du cœur, sans le coût de l’organe lui-même, est en moyenne de
100 à 130 000 euros. Le prix
approximatif de la kératoplastie (greffe
de la cornée) pour un œil est de 1 500 à 3 000 dollars. Le prix des organes vitaux sur le marché noir est
directement lié à la politique de
la médecine légale et,
bien sûr, beaucoup moins chère. Surtout
qu’il ne faut pas payer le « donneur »,
enlevé dans la zone de conflit.
— Comment est réparti
le bénéfice ?
La réponse exacte ne peut être donnée que par les enquêteurs et le tribunal. Tout dépend de l'ampleur des crimes. D’après l'estimation la plus modérée de l'ancien
procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, Carla del Ponte, sur le
trafic d’organes prélevés chez des personnes vivantes,
le Premier ministre du Kosovo Hashim
Thaci a gagné plus de 2 millions d'euros !
Si un commandant de guerre décide de faire du
« business » de transplantation, alors le « profit » sera insignifiant.
C’est autre chose quand vous avez créé
une chaîne continue — du prélèvement d'organes jusqu’à l’endroit de sa greffe. Cette chaîne comprend des dizaines de personnes et de services. Et le plus simple dans ce « business » est de prélever l’organe. Ensuite, il faut
le conserver et le transporter. La chirurgie de transplantation nécessite un équipement
moderne et des
médecins professionnels, commençant par des anesthésistes et se terminant par des
chirurgiens. Bien sûr que les
structures du pouvoir, assurant la sécurité de telles opérations, elles aussi doivent être
payées. C'est pourquoi des entreprises criminelles prospèrent dans les zones échappant au contrôle du gouvernement, ou bien lorsque l'État lui-même est devenu, selon les mots
d'un chercheur américain Schatzberg, un bandit.
Source : m.kp.ru : Украинских солдат продают на органы в Европу?
Traduction : GalCha
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