Slaviansk inhume ses habitants le jour même de leur mort
En raison
de l’absence d’électricité la morgue de la ville ne fonctionne plus, cependant
les habitants périssent toutes les nuits suite aux bombardements.
Photo:
Alexandre KOTS, Dmitry STECHINE
|
Un signe
est certain: dès que Porochenko exprime au moins un mot dans son discours à propos
d’une hypothétique solution « pacifique » à la guerre civile qui dure,
Slaviansk et les environs connaissent un réveil des puissants bombardements d’artillerie.
Les premières
paroles du président de l’Ukraine d’un ultimatum de deux semaines aux
« terroristes » et « séparatistes » ont été appuyées par des
tirs de batteries d’artillerie cachées derrière le mont Karatchoun. Des «Grads», «Tulpans», et « canons automoteurs d’artillerie » ont frappé Kramatorsk. Les tirs tombaient sur les usines, sur les immeubles
résidentiels à plusieurs étages et sur les maisons privées. Le bombardement massif a duré plus d’une
heure. Le résultat des tirs est confirmé officiellement - 6 habitants civils
ont péris et 13 blessés.
Les corps sont amenés
par les volontaires arrivés à Slaviansk. On enterre le jour même...
Photo:
Alexandre KOTS, Dmitry STECHINE
|
— C’étaient des gens très aimables, gentils et travailleurs— nous racontent
deux dames âgées, la mère et la fille.
— Il était à la retraite, et elle était employée du lycée technique
de construction des centrales
— Etaient-ils liés aux
combattants ?
— Bien sûr que non. Simplement ils se sont retrouvés là — des tirs,
des bombardements. Ici les habitants comme nous sont nombreux. Pour la plupart ce
sont des vieux. Ça bombardait très fort aujourd’hui, et droit sur les maisons.
Cela fait tellement peur qu’on n’a plus envie de vivre. Mais nous n’avons nulle
part où aller. Ma mère a 73 ans, ma belle-mère en a 83. Nous ne pouvons pas les
laisser périr.
Raissa Goulak,
72 ans, la nuit, quand les tirs ont commencé, est sortie sur le perron de sa
maison. L’obus est tombé droit sur la maison, courbant en dedans la porte
métallique. La vieille dame n’avait aucune
chance de survivre.
L’obus
est tombé sur le perron de la maison de Raissa Goulak.
Photo:
Alexandre KOTS, Dmitry STECHINE
|
— Nous avons l’habitude des tirs, — raconte Nathalia, la
belle-fille de la défunte.
— Les obus passent à côté. Mais cette nuit c’était terrible… Tout simplement,
ils ont tout pilonné. Pourquoi, pour quelles idées? Elle aurait pu rester à la maison,
mais elle a couru chez nous. Heureusement que nos enfants sont partis. Et quand
à 5 heures du matin nous avons vu Volodia couché, et plus loin c’était Olia !
Elle a été complétement déchiquetée …
Je ne sais plus quoi dire,
désolée. Je veux seulement que ce gouvernement vienne ici sous les tirs et
regarde son « chemin pacifique ». Et je ne sais pas ce qu’ils veulent
de nous…
Le matin
la famille a sorti Raissa Goulak des décombres, l’a couchée dans le jardin, l’a
lavée en attendant l’équipe pour l’enterrement. Les pompes funèbres ne viennent
dans ces lieux – trop dangereux.
Ce sont
des volontaires qui viennent à de tels appels. Et Vitaly «Bûcheron» est l’un d’eux
:
—Il reste peu de gens dans la ville. Si une personne succombe loin de sa
maison, on l’amène comme « inconnue », — il explique la
spécificité de son travail tandis que les proches préparent le corps à
l’enterrement.
— La morgue est fermée faute d’électricité. Par conséquent, on enterre
dans la foulée. Il y a beaucoup d’inconnus. En moyenne 5 corps dont deux identifiés.
Et je ne m’occupe que des civils, je ne m’occupe pas des combattants. Mais le rapport
des civils et des combattants tués est environs 5 pour 1 respectivement.
— Vous n’avez pas peur de
venir dans ces endroits?
— Je me suis déjà enterré. Trois fois. Maintenant je n’ai plus peur.
À la vue d’un
UAZ « corbillard », des gars apparaissent– tout le monde dans la cité
connait ces « messagers de la mort ». Les gars sont prêts, les pelles
sont accrochées au cadre de leur vélo. Un des voisins propose de faire venir
une pelleteuse au cimetière, mais le chef de l’équipe des volontaires
n’approuve pas:
— Les gars, il faut enterrer rapidement, il fait très chaud! J’ai encore
des oubliés dans la ville, l’administration de la ville m’a appelé. Allez,
appelez tout le monde qui peut creuser!
Cercueil pour
Vladimir Tchernikov
Photo:
Alexandre KOTS, Dmitry STECHINE
|
Vladimir
Tchernikov (plus loin à droite de la voiture
– sa femme couverte d’une couverture).
Photo: Alexandre KOTS, Dmitry STECHINE |
L’armée ukrainienne semble avoir enfui ses dernières obligations morales. En bombardant toutes les nuits les habitants civils, probablement, ils essayent de les monter contre les combattants. Cependant, l’effet obtenu est diamétralement opposé. De jour en jour le mécontentement des actions de l’armée ukrainienne se transforme en rage écumée et en haine qui justement alimentent tous les jours les rangs des forces d’autodéfense de Slaviansk.
Des habitants
sont nombreux parmi les combattants et l’armée ukrainienne leur démontre tous
les jours pourquoi ils se battent.
La vidéo dont les dialogues sont traduits dans le texte ci-dessus
Source : kp.ru
Traduction : GalCha
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire