La marche victorieuse des djihadistes de l’EIIL en Irak
qui occupent déjà un tiers du pays et menacent de déboulonner le
gouvernement pro-américain d’Al-Maliki à Bagdad, a servi de médicament
particulièrement efficace. La similitude entre ce qui se passe en Irak
et les événements en Ukraine est pour le moins surprenante.
Les
Européens ne comprennent pas comment l’islam radical a pu se renforcer à
tel point en Irak envahi par les USA en avril 2003. Le pays est sur le
point de se scinder en trois parties : sunnite, chiite et kurde.
L’aggravation de la situation en Irak montre à l’évidence ce qui attend
tout pays où Washington commence à imposer sa version de la démocratie.
La Libye est pratiquement décomposée, les Talibans dominent l’ensemble
de l’Afghanistan exception faite de Kaboul.
L’Ukraine peut refaire la
triste expérience de ces pays après le coup d’État du 22 février financé
par les États-Unis.
La façon dont les États-Unis s’y
prennent pour résoudre les problèmes très similaires ne surprend plus
mais choque par son deux poids deux mesures. Ainsi, le secrétaire d’État
américain John Kerry est arrivé 24 juin au Kurdistan irakien pour,
comme l’affirme le département d’État, aider les autorités irakiennes à
former un nouveau gouvernement « inclusif », c’est-à-dire avec la
participation de la minorité sunnite et des kurdes. Le chef de la
diplomatie américaine aurait exigé la veille à Bagdad du cabinet
d’Al-Maliki de mieux tenir compte « des intérêts de la minorité sunnite
et des revendications des kurdes concernant le partage des pouvoirs et
la mise en place d’un système juridique plus équitable ».
C’est,
globalement, le même schéma que la Russie propose à l’Ukraine. Kiev doit
tenir compte des intérêts du Donbass et de Louhansk et garantir leurs
droits les plus élémentaires. Or, Washington refuse catégoriquement que
les mêmes principes soient appliqués à l’Ukraine.
On a
l’impression qu’en Ukraine les Américains veulent simplement se venger
de la Russie pour ses succès diplomatiques en Syrie et faire déraper la
coopération entre la Russie et l’Europe dans le domaine de l’énergie,
estime Sergueï Panteleev, directeur de l’Institut des Russes de
l’étranger :
« C’est la façon des Américains de résoudre leurs propres problèmes économiques. Ils affaiblissent les positions de l’Europe qui pourrait devenir leur concurrent géopolitique sérieux et affaiblissent par la même occasion les positions de la Russie qui opère un redressement spectaculaire grâce aux associations d’intégration nouvelles dans l’espace postsoviétique. Ils ont mis en marche les mécanismes permettant de maintenir sous leur contrôle les territoires qui pourraient leur faire concurrence sur le plan économique et politique. Nous sommes en présence d’un grand jeu géopolitique mené, malheureusement, par les méthodes les plus inhumaines. »/N
Source : french.ruvr.ru
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