Youry Selivanov : l’Europe n’a aucun droit moral de critiquer l’URSS et la Russie
Si vous appréciez les actions de Poutine – apparemment, vous vous réinformez – attachez-vous à lire une autre version de l’Histoire... Cette fois écrite par la Russie.
Ce qui se passe actuellement avec l’histoire de la Grande Guerre patriotique,
toutes ces spéculations
ostensiblement effrontées venant de toute sorte de racailles à propos de "l’agression soviétique contre
l’Ukraine et l’Allemagne", de "la libération d’Auschwitz par des soldats ukrainiens" et de "la célébration inappropriée de
la Victoire sur le fascisme à Moscou," ne sont rien d’autre que
le passage de l’Occident à une nouvelle
étape, plus avancée, pour barrer de l’ordre
mondial d’après-guerre et de transformer la Russie moderne
en une image d’un ennemi, compte tenu des plans, déjà suffisamment évidents, de sa destruction et de
sa division.
Les soldats allemands près des étals de rue dans Paris occupé |
C’est dans ce contexte que Vladimir Poutine
a souligné récemment la pertinence extrême de l’opposition aux insinuations hostiles pseudo-historiques de la
position russe, basée sur les faits fondamentaux de l’histoire.
Pour
autant, il est évident qu’il est nécessaire d’opposer aux calomniateurs
de la Russie, avant tout, les matériaux historiques authentiques qui démontrent clairement que ces personnes, organisations et États n’ont aucun droit moral de critiquer notre histoire compte tenu du
rôle inconvenant de leurs propres
pays dans le soutien du nazisme allemand
et de son nouvel
ordre en Europe.
Il est d’un intérêt
particulier à
cet égard, l’un des sujets
le moins étudié par la science
historique nationale concernant
la situation dans les pays européens occupés par les
nazis. En URSS, ce sujet était
soigneusement évité aussi bien en raison de notre loyauté aux
engagements moraux envers les anciens
alliés occidentaux qu’en raison de
l’existence du Pacte de Varsovie,
dont, en principe, il n’était pas usage de critiquer.
Cependant aujourd’hui,
nettement, la situation n’est plus la même pour que nous continuions de garder notre silence politiquement
correct à ce sujet. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la Russie qui a commencé cette guerre
idéologique et ce n’est pas la Russie qui a remis en cause les faits
fondamentaux de l’histoire.
Donc, adressons-nous à ces faits.
En Europe, le mouvement de masse de la résistance au nazisme pendant de nombreuses décennies après la guerre
a été considéré comme un fait tout à
fait évident. L’image que toute l’Europe
– de la grande France à l’Albanie perdue, s’est opposée, à l’unanimité, à l’esclavage nazi, a été renforcée par notre cinéma, et des films "importés",
dans le style de la comédie française "La Grande Vadrouille" avec les incomparables Bourvil
et de Funès. Bien que déjà à cette époque, après avoir vu ce film drôle sur l’occupation nazie de la France, quelques doutes se
glissaient involontairement dans la tête – cette lutte antifasciste était vraiment trop
folâtre et glamour.
Mais la science historique officielle soviétique répétait : toute l’Europe
se battait avec abnégation contre le nazisme... Et à nous – aux anciens citoyens soviétiques, cela
semblait si naturel – de nous battre contre l’ennemi qui a envahi notre maison.
Mais les années
passent. À la place des clichés de
propagande vient la véritable
information à propos de la
situation en Europe occupée par les nazis, qui, de
plus en plus clairement, démystifie la "résistance paneuropéenne", qui,
comme il s’avère en réalité, n’existait
pas.
Les bizarreries
européennes ont commencé avant même le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale – avec l’Anschluss de l’Autriche accueilli avec enthousiasme par les citoyens de ce pays. Bientôt l’Allemagne avec de pertes minimales et
dans un laps de temps incroyablement court a réussi à occuper ou à annexer, pour ainsi dire, "à l’amiable"
presque la totalité de l’Union Européenne actuelle.
Avec ça, la résistance
de l’Europe démocratique était donc presque symbolique. Les Français, par exemple, sans qu’un seul
coup feu ont rendu aux nazis leur capitale Paris,
le gouvernement local de façon organisée a déménagé dans un
trou perdu en Provence, quant à la population, dans sa majorité, elle a fait comme si de
rien n’était.
Eh alors, que les
militaires aient un uniforme légèrement différent et qu’ils parlent une
langue incompréhensible. Et pour le
reste – tout va très bien, madame la marquise.
Les images de la vie séculière de ce Paris "asservi",
où les messieurs galants
en officiers allemands flirtent dans les
cafés de la rue avec des Parisiennes habillées à la dernière mode, contrastent avec
les photos et les images de films prises en même temps sur le territoire
soviétique occupé, où les nazis perpétraient
des atrocités indescriptibles, à
tel point qu’il semble que cela se passait sur des
planètes différentes.
À peu près les mêmes "peintures à l’huile" ont été observées dans d’autres pays euro-occupés. Le roi du Danemark, par exemple, a interdit par un Ordre à l’armée et aux citoyens d’opposer une
quelconque résistance aux Allemands ! Partout,
des gouvernements fantoches ont été créés, toutle système étatique fonctionnait très bien en contact étroit avec les Allemands et sous leur contrôle.
Mais le plus
important –
la puissante industrie de tous ces pays
soi-disant "asservis"
fonctionnait sans faille et en continu pour la machine militaire
de l’Allemagne nazie, produisant pour elle des
chars, des systèmes d’artillerie, des munitions et tout ce dont vous avez besoin pour la guerre.
Et les peuples "asservis" travaillaient pour les occupants avec une telle abnégation que les
forces aériennes anglo-américaines
étaient obligées, par exemple, de
bombarder les usines militaires françaises, où le glorieux prolétariat
français à l’unanimité totale avec
la bourgeoisie locale forgeait activement la victoire aux
armes allemandes. Ils sont très curieux les messages sur les "actes de désobéissance" du genre de... « la grève des travailleurs belges qui exigeaient des Allemands... une augmentation des salaires
de 8 % et... qui l’ont obtenu ! Ou la décision de la
Cour suprême de la Grèce occupée par les Allemands
sur l’illégitimité d’envoi des Grecs
pour les travaux en Allemagne ! » Il est impossible d’imaginer
quelque chose de semblable sur le territoire soviétique occupé.
Une autre page honteuse, et, pour cette raison pas très
affichée, de la cohabitation européenne
avec le nazisme sont des hordes de volontaires de presque tous les pays occupés et "alliés" qui ont formé des
dizaines d’unités hitlériennes de SS. Des centaines de
milliers de Français, de Néerlandais, Belges, Danois, Norvégiens,
Slovaques, et même des Suédois neutres entraient
dans ces unités de SS, qui, selon le projet des dirigeants nazis, incarnaient l’unité de la nouvelle Europe.
Il s’avère que même la Pologne, la plus touchée par l’occupation, avait apporté une contribution
significative aux efforts militaires du Troisième Reich. Des centaines d’entreprises
polonaises exécutaient des commandes
militaires allemandes, dont le
montant se mesurait en milliards
de Reichsmarks d’or. Et dans les rangs de la Wehrmacht sur les fronts est et ouest combattaient plus de deux cent mille citoyens
polonais !
Bien sûr que la résistance au nazisme existait en Europe. Mais l’appeler paneuropéenne
ou même européenne, je n’ai pas le
courage. Dans la plupart des cas,
elle a été dirigée par des communistes, qui agissaient en étroite collaboration avec Moscou et, de
fait, elle lui était directement subordonnée. En fait,
presque tout ledit mouvement de la résistance
européenne était géré directement
de Moscou – avec
le Kominterm et les services secrets soviétiques. Et si ce n’était
pas l’armée clandestine française des communistes "coquelicots", si ce
n’étaient pas les troupes italiennes des communistes
de Garibaldi, si ce
n’étaient pas les partisans rouges yougoslaves de Tito, si ce
n’étaient pas les communistes grecs, qui avaient d’abord combattu contre les Allemands et ensuite contre les Britanniques, il
n’aurait simplement pas pu être question du mouvement de masse
de la résistance en Europe.
Et c’est seulement à la veille de l’ouverture
du second front, quand les
Anglo-Saxons ont eu un besoin urgent
d’agents internes sur les territoires des pays d’incursion,
qu’ils ont intensifié l’envoi de groupes
francs et ont
vite commencé à former un simulacre de résistance derrière les Allemands. Cependant, en France
même, par exemple, personne, à l’exception des communistes,
ne pouvait vraiment les aider. La situation avec une résistance pro-occidentale en Pologne n’est pas moins
typique, qui a été activé par
les services secrets britanniques uniquement
lorsque les troupes soviétiques étaient
déjà sur le seuil de Varsovie
et Churchill a eu besoin d’arracher en
urgence la Pologne juste sous le nez de Staline.
Bien sûr, il y avait aussi le mouvement de "la France Libre"
du général de Gaulle. Mais il n’a pas été créé en France, seulement sur des bases militaires britanniques et représentait une seule
unité militaire dans les troupes anglo-américaines. Et ces
combattants sont apparus au peuple français dans les rangs de l’armée occidentale d’invasion.
En revanche, déjà après la libération, ils ont prouvé
la véritable classe de la lutte antifasciste, en fusillant plus de 150 000 de leurs concitoyens pour "la collaboration avec l’ennemi." Cependant, il ne s’agissait que de francs traîtres
– des fonctionnaires et agents de police
qui ont servi sous les Allemands.
Sinon, il aurait fallu fusiller presque tout le pays. Seules les femmes
françaises tondues à ras, qui n’avaient pas refusé de cohabiter
avec les occupants, se comptaient par quelques centaines de milliers.
Alors, faut-il, après tout, s’étonner que les monuments aux soldats soviétiques
libérateurs de l’Europe
du nazisme soient devenus aujourd’hui
une cible privilégiée pour les attaques
et les harcèlements de la part de
nouvelles générations d’Européens ? Faut-il s’étonner que ce soit justement après
l’adhésion des ex-républiques soviétiques baltes à l’Union européenne, et faut-il s’étonner que s’y soit épanoui le véritable
nazisme et que les marches des anciens SS soient devenues
des fêtes nationales ? Faut-il
s’étonner que presque toute l’Union
européenne, avec l’Ukraine y accolée, votent régulièrement contre
l’adoption de la résolution antinazie proposée par
la Russie à l’ONU, condamnant je cite « toute forme de glorification du mouvement nazi, du néonazisme et d’anciens membres de "Waffen SS", y compris par
la construction des monuments et
des mémoriaux et l’organisation de
manifestations publiques ».
Il s’avérerait – contre quoi peut s’élever l’Europe démocratique civilisée dans ce cas ?
Mais si vous saviez tout ce que nous avons raconté ci-dessus, comment cette Europe, en réalité, se détendait
"avec abnégation" sous l’occupation nazie et y prenait plaisir, alors, ce n’est plus étonnant. À laver la tête d’un âne,
on perd sa lessive. Et la pensée nazie,
densément mélangée avec la russophobie de caverne et le sentiment de
son exceptionnalisme, reste toujours un des piliers de la soi-disant "civilisation
européenne". Dont nous recevons les confirmations éloquentes presque tous les jours.
Date de publication 2 février 2015
Source : news-front.info : ЮРИЙ СЕЛИВАНОВ: ЕВРОПА НЕ ИМЕЕТ МОРАЛЬНОГО ПРАВА КРИТИКОВАТЬ СССР И РОССИЮ
Traduction : GalCha
votre article n'est en réalité que la nostalgie du communisme.IL y a tant à dire sur ce sujet que je n'ai pas le temps de démontrer certaines propagandes.A commencer par le déserteur maurice Thorez
RépondreSupprimerL'article se situe dans une série d'articles concernant le 70e anniversaire de la Victoire dans la 2e guerre mondiale. Son sujet est la réponse à la réécriture de l'Histoire qui se fait actuellement dans les livres d'histoire occidentaux.
SupprimerA propos des communistes, nous devons vous faire remarquer que ce sont les communistes qui étaient organisés et qui, avec l'appui de l'URSS, ont organisé la résistance. C'est un fait historique.
Actuellement, ce sont les héritiers du communisme allemand qui vont dans le Donbass et apportent leurs soutiens aux combattants (Hôpital de Gorlovka)
D'autre part nous ne comprenons pas votre remarque à propos de Thorez qui fut célébré, à sa mort, par le Général de Gaulle.
Dénoncer la "nostalgie du communisme" pour oublier ou cacher la lâcheté crasse de tous ces pays européens de l'époque me scandalise. Voir l'attitude de ces même pays aujourd'hui m'écoeure en particulier ces trois insignifiants pays baltes et cette horrible et vendue pologne ( qui ne mérite pas une majuscule), j'ai honte de l'attitude de mon pays France mais je me console de n'être pas polonais.
SupprimerMerci à l'auteur du Blog pour son travail acharné de réinformation concernant la Russie et le Monde Russe. La phrase placée en tête de l'article : "Si vous appréciez les actions de Poutine – apparemment, vous vous réinformez – attachez-vous à lire une autre version de l’Histoire... Cette fois écrite par la Russie." est complètement en ligne avec la ligne du blog Russie Sujet Géopolitique, sur lequel je publie mes traductions de textes originaux écrits par des Russes pour des Russes.
RépondreSupprimerAlors, invitation aux lecteurs de "Paralipomènes d'une journée ordinaire", quand vous avez terminé d'éplucher les pages de "Paralipomènes", venez examiner celles de http://www.russiesujetgeopolitique.ru
Selivanov
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