Ce que les Polonais ont oublié…
02.02.2015
Les falsificateurs de l'Histoire ... on les retrouve un peu partout, mais la concentration la plus importante se retrouve dans les pays de l'ex-Union Soviétique (Pologne, Ukraine, pays baltes), pas très regardant pour ce qui s'est fait ? Ou plutôt manipulé par l'Occident qui leur a fait croire en ceci, que l'Union Soviétique et maintenant la Russie est une nation nauséabonde et perfide qui ne veut que les posséder, se reconstituer un empire et dominer le Monde ... Cherchez donc bien d'où vient la perfidie... (BenDeko)
« On ne peut pas célébrer
la fin de la Seconde Guerre mondiale le 9 mai à Moscou. »
C’est ce qui a été déclaré par le ministre des
Affaires étrangères de la Pologne Grzegorz Schetyna. Compte tenu de ses précédentes
déclarations (par exemple, que
l’Auschwitz a été libéré par les ukrainiens c’est pourquoi M. Poutine ne
doit pas être invité à la célébration de 70e anniversaire de la
sa libération – NDT), l’homme politique a décidé d’assumer le rôle du franc-tireur
de la réécriture de l’histoire sur les positions antirusses, et, par moment,
clairement russophobes.
Mais ses paroles ont peu de pertinence avec la
réalité historique.
Les célébrations des anniversaires de la
victoire à chaque fois tournent au scandale en Pologne. Ainsi en 2005 et 2010
la société polonaise a fougueusement discuté de savoir si le président
Aleksander Kwasniewski (dans le premier cas) et le chef de l’État par intérim
de l’époque Bronislaw Komorowski (dans le second) devaient se rendre à Moscou
le 9 mai. Il faut dire que, les deux fois, les dirigeants polonais sont toutefois
venus.
Plus souvent que d’autres, les sympathisants des
frères Kaczynski du parti "Droit et
Justice" exprimaient des critiques. Les arguments, à chaque fois, étaient
les mêmes. Comme, l’Armée rouge n’a pas apporté la libération à la Pologne, simplement
une occupation a été remplacée par une autre. Ils rappelaient le pacte
Molotov-Ribbentrop, qui a conduit à la perte par la Pologne des régions de l’ouest
de l’Ukraine et de la Biélorussie.
Aujourd’hui, les relations entre les deux pays, faisant
suite aux événements en Ukraine, sont en froid. La Pologne fait partie des pays
qui soutiennent farouchement l’introduction de nouvelles sanctions contre la
Russie. Les politiciens polonais parlent sans cesse de "l’agression russe" en Ukraine. Ce qui se passe aujourd’hui
est devenu l’élément déclencheur de nouvelles tentatives de réécrire l’histoire
de la Seconde Guerre mondiale.
Il y a quelques jours, le président polonais
Bronislaw Komorowski a proposé d’organiser le 8 mai le défilé de la
Victoire à Westerplatte – région de Gdansk, où le 1er septembre 1939
a commencé la Seconde Guerre mondiale. Il a été ardemment soutenu par le
ministre des Affaires étrangères Grzegorz Schetyna qui s’est exprimé le 2 février
à la Radio RMF. Le présentateur lui a posé une question pertinente si cette
proposition polonaise n’est pas une tentative de dévaloriser des célébrations à
Moscou.
Et alors, le ministre a éclaté : « Pourquoi sommes-nous si facilement
habitués au fait que Moscou soit un endroit pour honorer la fin de la Seconde
Guerre mondiale, et non pas Londres ou Berlin, ce qui serait plus naturel ?...
C’est contre nature de célébrer l’anniversaire de la guerre là où elle a
commencé ». Selon toute vraisemblance, par début de la guerre,
Schetyna insinue la signature du pacte Molotov-Ribbentrop le 23 août 1939
à Moscou.
Cette déclaration a été faite peu de temps après
l’annonce du chef de la diplomatie polonaise que le camp de concentration d’Auschwitz
avait été libéré par les ukrainiens. Puis, le président Komorowski et d’autres
politiciens polonais ont dû s’en excuser. « Après
les déclarations connues de ce monsieur à propos d’Auschwitz, il essaie de couvrir
de honte non seulement son nom, mais aussi le service diplomatique de la
Pologne, parce qu’il essaie si maladroitement et inhabilement de réviser les
résultats de la Seconde Guerre mondiale » – a été commenté le discours
de Schetyna par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigory Karassine.
Ainsi, on voit une autre provocation d’un homme
politique polonais haut placé, visant à réécrire l’histoire de la Seconde
Guerre mondiale et à assimiler l’Union soviétique à l’Allemagne nazie.
Seulement les paroles de Schetyna ont un rapport très éloigné à la véritable Histoire.
Et les tentatives de présenter la Pologne comme une victime inconditionnelle de
la guerre et le lieu où se sont produits les principaux événements de ces
années ne résiste à aucun examen.
Commençons par le fait que l’URSS était la
dernière des grandes puissances européennes qui a signé le pacte non-agression avec
l’Allemagne nazie. Quant à la Pologne, elle l’avait signé la première – en janvier 1934.
Bien mieux – le dictateur polonais Jozef Pilsudski et le ministre des Affaires
étrangères de l’époque Jozef Beck considéraient le Troisième Reich comme un
allié dans la future guerre avec l’Union soviétique. Ce pacte a été dissous en avril 1939
par Hitler, et non pas par les Polonais.
En outre, en 1938, la Pologne, avec l’Allemagne
et la Hongrie, a participé à l’occupation de la Tchécoslovaquie. La voisine du Sud
des Polonais est alors devenue une victime des "accords de Munich", lorsque la Grande-Bretagne et la France ont exigé des Tchèques de
céder à Hitler, de leur propre autorité, une partie de leur territoire. La
Pologne a également tiré profit en occupant la Silésie de Cieszyn (y compris la
troisième plus grande ville de la République tchèque d’aujourd’hui – Ostrava).
Alors, sans aucune ambiguïté, elle ne fait pas le poids d’une victime.
Schetyna a également omis de citer ce que la
Pologne a reçu en échange des terres perdues en raison de la guerre et du pacte
Molotov-Ribbentrop. Et elle a reçu un tiers de son territoire actuel. Si en
1939, elle avait une minuscule sortie à la mer Baltique, grâce à l’URSS son
littoral maritime est devenu très étendu. Elle a reçu les anciens Dantzig et
Breslau allemands, en les transformant en Gdansk et Wroclaw. Quatre millions d’Allemands
ont été déplacés de ces terres. Et ces terres étaient de loin beaucoup plus développées
que la Galicie ou la région de Grodno.
Organiser le défilé à la Westerplatte pour
contrarier de la Russie – est une mauvaise idée. Ces derniers temps, les monuments
aux soldats–libérateurs sont constamment détruits en Pologne. Il y a une
tentative évidente de passer sous silence que cette même Westerplatte en 1945 a
été libérée par cette même Armée Rouge. Rien que dans les combats pour la
Pologne ont péri plus de 600 000 soldats et officiers soviétiques. Au
total, l’Union Soviétique a perdu 27 millions de personnes. Sur le front de l’Est
ont été tués 75 % des soldats et officiers allemands.
C’est pourquoi le défilé se passe à Moscou.
Et pourquoi le défilé devrait-il être organisé
en Pologne ? Les Polonais ne se sont pas libérés. Les mouvements de la Résistance
pendant la Seconde Guerre mondiale étaient beaucoup plus puissants en
Yougoslavie et en France. Et la résistance locale a vraiment libéré des
envahisseurs une partie de son territoire (cela s’applique surtout à la
Yougoslavie). Par conséquent, Belgrade a beaucoup plus de raison d’organiser un
défilé le 8 mai. Et Paris aussi en a clairement plus que Westerplatte.
Et si nous devons parler d’autres endroits en
dehors de Moscou, c’est Prague qui vient à l’esprit. C’est là que s’est
déroulée la dernière grande bataille de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
Seulement, le président de la République tchèque Milos Zeman va à Moscou. Il n’a
aucune intention de nier que la capitale tchèque a été libérée par l’Armée
Rouge. Prague a été occupée par les nazis même plus tôt que la Pologne – en mars 1939.
Alors, la Pologne ne se prête pas au rôle de la première victime.
Le défilé, le 8 mai, dans une des capitales
européennes – est une chose tout à fait normale. Mais à une condition : le
défilé de la célébration de la Victoire sur la Place Rouge le lendemain. La tentative
de substituer une chose à une autre peut être considérée comme une grossière
réécriture de l’histoire en fonction du moment.
Au demeurant, c’est ce que le ministre polonais cherche
à faire.
Vadim Troukhatchev
Source : rusvesna.su : О чем забыли поляки?
Traduction : GalCha
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