mardi 3 février 2015

Les falsificateurs - les Polonais ont la mémoire courte

Ce que les Polonais ont oublié…

02.02.2015
Les falsificateurs de l'Histoire ... on les retrouve un peu partout, mais la concentration la plus importante se retrouve dans les pays de l'ex-Union Soviétique (Pologne, Ukraine, pays baltes), pas très regardant pour ce qui s'est fait ? Ou plutôt manipulé par l'Occident qui leur a fait croire en ceci, que l'Union Soviétique et maintenant la Russie est une nation nauséabonde et perfide qui ne veut que les posséder, se reconstituer un empire et dominer le Monde ... Cherchez donc bien d'où vient la perfidie... (BenDeko)





« On ne peut pas célébrer la fin de la Seconde Guerre mondiale le 9 mai à Moscou. »







C’est ce qui a été déclaré par le ministre des Affaires étrangères de la Pologne Grzegorz Schetyna. Compte tenu de ses précédentes déclarations (par exemple, que l’Auschwitz a été libéré par les ukrainiens c’est pourquoi M. Poutine ne doit pas être invité à la célébration de 70e anniversaire de la sa libération – NDT), l’homme politique a décidé d’assumer le rôle du franc-tireur de la réécriture de l’histoire sur les positions antirusses, et, par moment, clairement russophobes.

Mais ses paroles ont peu de pertinence avec la réalité historique.


Les célébrations des anniversaires de la victoire à chaque fois tournent au scandale en Pologne. Ainsi en 2005 et 2010 la société polonaise a fougueusement discuté de savoir si le président Aleksander Kwasniewski (dans le premier cas) et le chef de l’État par intérim de l’époque Bronislaw Komorowski (dans le second) devaient se rendre à Moscou le 9 mai. Il faut dire que, les deux fois, les dirigeants polonais sont toutefois venus.

Plus souvent que d’autres, les sympathisants des frères Kaczynski du parti "Droit et Justice" exprimaient des critiques. Les arguments, à chaque fois, étaient les mêmes. Comme, l’Armée rouge n’a pas apporté la libération à la Pologne, simplement une occupation a été remplacée par une autre. Ils rappelaient le pacte Molotov-Ribbentrop, qui a conduit à la perte par la Pologne des régions de l’ouest de l’Ukraine et de la Biélorussie.

Aujourd’hui, les relations entre les deux pays, faisant suite aux événements en Ukraine, sont en froid. La Pologne fait partie des pays qui soutiennent farouchement l’introduction de nouvelles sanctions contre la Russie. Les politiciens polonais parlent sans cesse de "l’agression russe" en Ukraine. Ce qui se passe aujourd’hui est devenu l’élément déclencheur de nouvelles tentatives de réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.

Il y a quelques jours, le président polonais Bronislaw Komorowski a proposé d’organiser le 8 mai le défilé de la Victoire à Westerplatte – région de Gdansk, où le 1er septembre 1939 a commencé la Seconde Guerre mondiale. Il a été ardemment soutenu par le ministre des Affaires étrangères Grzegorz Schetyna qui s’est exprimé le 2 février à la Radio RMF. Le présentateur lui a posé une question pertinente si cette proposition polonaise n’est pas une tentative de dévaloriser des célébrations à Moscou.

Et alors, le ministre a éclaté : « Pourquoi sommes-nous si facilement habitués au fait que Moscou soit un endroit pour honorer la fin de la Seconde Guerre mondiale, et non pas Londres ou Berlin, ce qui serait plus naturel ?... C’est contre nature de célébrer l’anniversaire de la guerre là où elle a commencé ». Selon toute vraisemblance, par début de la guerre, Schetyna insinue la signature du pacte Molotov-Ribbentrop le 23 août 1939 à Moscou.

Cette déclaration a été faite peu de temps après l’annonce du chef de la diplomatie polonaise que le camp de concentration d’Auschwitz avait été libéré par les ukrainiens. Puis, le président Komorowski et d’autres politiciens polonais ont dû s’en excuser. « Après les déclarations connues de ce monsieur à propos d’Auschwitz, il essaie de couvrir de honte non seulement son nom, mais aussi le service diplomatique de la Pologne, parce qu’il essaie si maladroitement et inhabilement de réviser les résultats de la Seconde Guerre mondiale » – a été commenté le discours de Schetyna par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigory Karassine.

Ainsi, on voit une autre provocation d’un homme politique polonais haut placé, visant à réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et à assimiler l’Union soviétique à l’Allemagne nazie. Seulement les paroles de Schetyna ont un rapport très éloigné à la véritable Histoire. Et les tentatives de présenter la Pologne comme une victime inconditionnelle de la guerre et le lieu où se sont produits les principaux événements de ces années ne résiste à aucun examen.

Commençons par le fait que l’URSS était la dernière des grandes puissances européennes qui a signé le pacte non-agression avec l’Allemagne nazie. Quant à la Pologne, elle l’avait signé la première – en janvier 1934. Bien mieux – le dictateur polonais Jozef Pilsudski et le ministre des Affaires étrangères de l’époque Jozef Beck considéraient le Troisième Reich comme un allié dans la future guerre avec l’Union soviétique. Ce pacte a été dissous en avril 1939 par Hitler, et non pas par les Polonais.

En outre, en 1938, la Pologne, avec l’Allemagne et la Hongrie, a participé à l’occupation de la Tchécoslovaquie. La voisine du Sud des Polonais est alors devenue une victime des  "accords de Munich", lorsque la Grande-Bretagne et la France ont exigé des Tchèques de céder à Hitler, de leur propre autorité, une partie de leur territoire. La Pologne a également tiré profit en occupant la Silésie de Cieszyn (y compris la troisième plus grande ville de la République tchèque d’aujourd’hui – Ostrava). Alors, sans aucune ambiguïté, elle ne fait pas le poids d’une victime.

Schetyna a également omis de citer ce que la Pologne a reçu en échange des terres perdues en raison de la guerre et du pacte Molotov-Ribbentrop. Et elle a reçu un tiers de son territoire actuel. Si en 1939, elle avait une minuscule sortie à la mer Baltique, grâce à l’URSS son littoral maritime est devenu très étendu. Elle a reçu les anciens Dantzig et Breslau allemands, en les transformant en Gdansk et Wroclaw. Quatre millions d’Allemands ont été déplacés de ces terres. Et ces terres étaient de loin beaucoup plus développées que la Galicie ou la région de Grodno.

Organiser le défilé à la Westerplatte pour contrarier de la Russie – est une mauvaise idée. Ces derniers temps, les monuments aux soldats–libérateurs sont constamment détruits en Pologne. Il y a une tentative évidente de passer sous silence que cette même Westerplatte en 1945 a été libérée par cette même Armée Rouge. Rien que dans les combats pour la Pologne ont péri plus de 600 000 soldats et officiers soviétiques. Au total, l’Union Soviétique a perdu 27 millions de personnes. Sur le front de l’Est ont été tués 75 % des soldats et officiers allemands.

C’est pourquoi le défilé se passe à Moscou.

Et pourquoi le défilé devrait-il être organisé en Pologne ? Les Polonais ne se sont pas libérés. Les mouvements de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale étaient beaucoup plus puissants en Yougoslavie et en France. Et la résistance locale a vraiment libéré des envahisseurs une partie de son territoire (cela s’applique surtout à la Yougoslavie). Par conséquent, Belgrade a beaucoup plus de raison d’organiser un défilé le 8 mai. Et Paris aussi en a clairement plus que Westerplatte.

Et si nous devons parler d’autres endroits en dehors de Moscou, c’est Prague qui vient à l’esprit. C’est là que s’est déroulée la dernière grande bataille de la Seconde Guerre mondiale en Europe. Seulement, le président de la République tchèque Milos Zeman va à Moscou. Il n’a aucune intention de nier que la capitale tchèque a été libérée par l’Armée Rouge. Prague a été occupée par les nazis même plus tôt que la Pologne – en mars 1939. Alors, la Pologne ne se prête pas au rôle de la première victime.

Le défilé, le 8 mai, dans une des capitales européennes – est une chose tout à fait normale. Mais à une condition : le défilé de la célébration de la Victoire sur la Place Rouge le lendemain. La tentative de substituer une chose à une autre peut être considérée comme une grossière réécriture de l’histoire en fonction du moment.

Au demeurant, c’est ce que le ministre polonais cherche à faire.

Vadim Troukhatchev


Traduction : GalCha

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