samedi 21 février 2015

Mais en quoi l'Europe se permet de critiquer la Russie?

Youry Selivanov : l’Europe n’a aucun droit moral de critiquer l’URSS et la Russie

Si vous appréciez les actions de Poutine – apparemment, vous vous réinformez – attachez-vous à lire une autre version de l’Histoire... Cette fois écrite par la Russie.
Ce qui se passe actuellement avec l’histoire de la Grande Guerre patriotique, toutes ces spéculations ostensiblement effrontées venant de toute sorte de racailles à propos de "l’agression soviétique contre l’Ukraine et l’Allemagne", de "la libération d’Auschwitz par des soldats ukrainiens" et de "la célébration inappropriée de la Victoire sur le fascisme à Moscou," ne sont rien d’autre que le passage de l’Occident à une nouvelle étape, plus avancée, pour barrer de l’ordre mondial d’après-guerre et de transformer la Russie moderne en une image d’un ennemi, compte tenu des plans, déjà suffisamment évidents, de sa destruction et de sa division.

Les soldats allemands près des étals de rue dans Paris occupé
C’est dans ce contexte que Vladimir Poutine a souligné récemment la pertinence extrême de l’opposition aux insinuations hostiles pseudo-historiques de la position russe, basée sur les faits fondamentaux de l’histoire.


Pour autant, il est évident qu’il est nécessaire d’opposer aux calomniateurs de la Russie, avant tout, les matériaux historiques authentiques qui démontrent clairement que ces personnes, organisations et États n’ont aucun droit moral de critiquer notre histoire compte tenu du rôle inconvenant de leurs propres pays dans le soutien du nazisme allemand et de son nouvel ordre en Europe.

Il est d’un intérêt particulier à cet égard, l’un des sujets le moins étudié par la science historique nationale concernant la situation dans les pays européens occupés par les nazis. En URSS, ce sujet était soigneusement évité aussi bien en raison de notre loyauté aux engagements moraux envers les anciens alliés occidentaux qu’en raison de l’existence du Pacte de Varsovie, dont, en principe, il n’était pas usage de critiquer.

Cependant aujourd’hui, nettement, la situation n’est plus la même pour que nous continuions de garder notre silence politiquement correct à ce sujet. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la Russie qui a commencé cette guerre idéologique et ce n’est pas la Russie qui a remis en cause les faits fondamentaux de l’histoire.

Donc, adressons-nous à ces faits.

En Europe, le mouvement de masse de la résistance au nazisme pendant de nombreuses décennies après la guerre a été considéré comme un fait tout à fait évident. L’image que toute l’Europe de la grande France à l’Albanie perdue, s’est opposée, à l’unanimité, à l’esclavage nazi, a été renforcée par notre cinéma, et des films "importés", dans le style de la comédie française "La Grande Vadrouille" avec les incomparables Bourvil et de Funès. Bien que déjà à cette époque, après avoir vu ce film drôle sur l’occupation nazie de la France, quelques doutes se glissaient involontairement dans la tête cette lutte antifasciste était vraiment trop folâtre et glamour.

Mais la science historique officielle soviétique répétait : toute l’Europe se battait avec abnégation contre le nazisme... Et à nous aux anciens citoyens soviétiques, cela semblait si naturel de nous battre contre l’ennemi qui a envahi notre maison.

Mais les années passent. À la place des clichés de propagande vient la véritable information à propos de la situation en Europe occupée par les nazis, qui, de plus en plus clairement, démystifie la "résistance paneuropéenne", qui, comme il s’avère en réalité, n’existait pas.

Les bizarreries européennes ont commencé avant même le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale avec l’Anschluss de l’Autriche accueilli avec enthousiasme par les citoyens de ce pays. Bientôt l’Allemagne avec de pertes minimales et dans un laps de temps incroyablement court a réussi à occuper ou à annexer, pour ainsi dire, "à l’amiable" presque la totalité de l’Union Européenne actuelle.

Avec ça, la résistance de l’Europe démocratique était donc presque symbolique. Les Français, par exemple, sans qu’un seul coup feu ont rendu aux nazis leur capitale Paris, le gouvernement local de façon organisée a déménagé dans un trou perdu en Provence, quant à la population, dans sa majorité, elle a fait comme si de rien n’était.

Eh alors, que les militaires aient un uniforme légèrement différent et qu’ils parlent une langue incompréhensible. Et pour le reste tout va très bien, madame la marquise. Les images de la vie séculière de ce Paris "asservi", où les messieurs galants en officiers allemands flirtent dans les cafés de la rue avec des Parisiennes habillées à la dernière mode, contrastent avec les photos et les images de films prises en même temps sur le territoire soviétique occupé, où les nazis perpétraient des atrocités indescriptibles, à tel point qu’il semble que cela se passait sur des planètes différentes.

À peu près les mêmes "peintures à l’huile" ont été observées dans d’autres pays euro-occupés. Le roi du Danemark, par exemple, a interdit par un Ordre à l’armée et aux citoyens d’opposer une quelconque résistance aux Allemands ! Partout, des gouvernements fantoches ont été créés, toutle système étatique fonctionnait très bien en contact étroit avec les Allemands et sous leur contrôle.

Mais le plus important la puissante industrie de tous ces pays soi-disant "asservis" fonctionnait sans faille et en continu pour la machine militaire de l’Allemagne nazie, produisant pour elle des chars, des systèmes d’artillerie, des munitions et tout ce dont vous avez besoin pour la guerre.

Et les peuples "asservis" travaillaient pour les occupants avec une telle abnégation que les forces aériennes anglo-américaines étaient obligées, par exemple, de bombarder les usines militaires françaises, où le glorieux prolétariat français à l’unanimité totale avec la bourgeoisie locale forgeait activement la victoire aux armes allemandes. Ils sont très curieux les messages sur les "actes de désobéissance" du genre de... « la grève des travailleurs belges qui exigeaient des Allemands... une augmentation des salaires de 8 % et... qui l’ont obtenu ! Ou la décision de la Cour suprême de la Grèce occupée par les Allemands sur l’illégitimité d’envoi des Grecs pour les travaux en Allemagne ! » Il est impossible d’imaginer quelque chose de semblable sur le territoire soviétique occupé.

Une autre page honteuse, et, pour cette raison pas très affichée, de la cohabitation européenne avec le nazisme sont des hordes de volontaires de presque tous les pays occupés et "alliés" qui ont formé des dizaines d’unités hitlériennes de SS. Des centaines de milliers de Français, de Néerlandais, Belges, Danois, Norvégiens, Slovaques, et même des Suédois neutres entraient dans ces unités de SS, qui, selon le projet des dirigeants nazis, incarnaient l’unité de la nouvelle Europe.

Il s’avère que même la Pologne, la plus touchée par l’occupation, avait apporté une contribution significative aux efforts militaires du Troisième Reich. Des centaines d’entreprises polonaises exécutaient des commandes militaires allemandes, dont le montant se mesurait en milliards de Reichsmarks d’or. Et dans les rangs de la Wehrmacht sur les fronts est et ouest combattaient plus de deux cent mille citoyens polonais !

Bien sûr que la résistance au nazisme existait en Europe. Mais l’appeler paneuropéenne ou même européenne, je n’ai pas le courage. Dans la plupart des cas, elle a été dirigée par des communistes, qui agissaient en étroite collaboration avec Moscou et, de fait, elle lui était directement subordonnée. En fait, presque tout ledit mouvement de la résistance européenne était géré directement de Moscou avec le Kominterm et les services secrets soviétiques. Et si ce n’était pas l’armée clandestine française des communistes "coquelicots", si ce n’étaient pas les troupes italiennes des communistes de Garibaldi, si ce n’étaient pas les partisans rouges yougoslaves de Tito, si ce n’étaient pas les communistes grecs, qui avaient d’abord combattu contre les Allemands et ensuite contre les Britanniques, il n’aurait simplement pas pu être question du mouvement de masse de la résistance en Europe.

Et c’est seulement à la veille de l’ouverture du second front, quand les Anglo-Saxons ont eu un besoin urgent d’agents internes sur les territoires des pays d’incursion, qu’ils ont intensifié l’envoi de groupes francs et ont vite commencé à former un simulacre de résistance derrière les Allemands. Cependant, en France même, par exemple, personne, à l’exception des communistes, ne pouvait vraiment les aider. La situation avec une résistance pro-occidentale en Pologne n’est pas moins typique, qui a été activé par les services secrets britanniques uniquement lorsque les troupes soviétiques étaient déjà sur le seuil de Varsovie et Churchill a eu besoin d’arracher en urgence la Pologne juste sous le nez de Staline.

Bien sûr, il y avait aussi le mouvement de "la France Libre" du général de Gaulle. Mais il n’a pas été créé en France, seulement sur des bases militaires britanniques et représentait une seule unité militaire dans les troupes anglo-américaines. Et ces combattants sont apparus au peuple français dans les rangs de l’armée occidentale d’invasion.

En revanche, déjà après la libération, ils ont prouvé la véritable classe de la lutte antifasciste, en fusillant plus de 150 000 de leurs concitoyens pour "la collaboration avec l’ennemi." Cependant, il ne s’agissait que de francs traîtres – des fonctionnaires et agents de police qui ont servi sous les Allemands. Sinon, il aurait fallu fusiller presque tout le pays. Seules les femmes françaises tondues à ras, qui n’avaient pas refusé de cohabiter avec les occupants, se comptaient par quelques centaines de milliers.

Alors, faut-il, après tout, s’étonner que les monuments aux soldats soviétiques libérateurs de l’Europe du nazisme soient devenus aujourd’hui une cible privilégiée pour les attaques et les harcèlements de la part de nouvelles générations d’Européens ? Faut-il s’étonner que ce soit justement après l’adhésion des ex-républiques soviétiques baltes à l’Union européenne, et faut-il s’étonner que s’y soit épanoui le véritable nazisme et que les marches des anciens SS soient devenues des fêtes nationales ? Faut-il s’étonner que presque toute l’Union européenne, avec l’Ukraine y accolée, votent régulièrement contre l’adoption de la résolution antinazie proposée par la Russie à l’ONU, condamnant je cite « toute forme de glorification du mouvement nazi, du néonazisme et d’anciens membres de "Waffen SS", y compris par la construction des monuments et des mémoriaux et l’organisation de manifestations publiques ».

Il s’avérerait contre quoi peut s’élever l’Europe démocratique civilisée dans ce cas ? Mais si vous saviez tout ce que nous avons raconté ci-dessus, comment cette Europe, en réalité, se détendait "avec abnégation" sous l’occupation nazie et y prenait plaisir, alors, ce n’est plus étonnant. À laver la tête d’un âne, on perd sa lessive. Et la pensée nazie, densément mélangée avec la russophobie de caverne et le sentiment de son exceptionnalisme, reste toujours un des piliers de la soi-disant "civilisation européenne". Dont nous recevons les confirmations éloquentes presque tous les jours.


5 commentaires:

  1. votre article n'est en réalité que la nostalgie du communisme.IL y a tant à dire sur ce sujet que je n'ai pas le temps de démontrer certaines propagandes.A commencer par le déserteur maurice Thorez

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    1. L'article se situe dans une série d'articles concernant le 70e anniversaire de la Victoire dans la 2e guerre mondiale. Son sujet est la réponse à la réécriture de l'Histoire qui se fait actuellement dans les livres d'histoire occidentaux.
      A propos des communistes, nous devons vous faire remarquer que ce sont les communistes qui étaient organisés et qui, avec l'appui de l'URSS, ont organisé la résistance. C'est un fait historique.
      Actuellement, ce sont les héritiers du communisme allemand qui vont dans le Donbass et apportent leurs soutiens aux combattants (Hôpital de Gorlovka)
      D'autre part nous ne comprenons pas votre remarque à propos de Thorez qui fut célébré, à sa mort, par le Général de Gaulle.

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    2. Dénoncer la "nostalgie du communisme" pour oublier ou cacher la lâcheté crasse de tous ces pays européens de l'époque me scandalise. Voir l'attitude de ces même pays aujourd'hui m'écoeure en particulier ces trois insignifiants pays baltes et cette horrible et vendue pologne ( qui ne mérite pas une majuscule), j'ai honte de l'attitude de mon pays France mais je me console de n'être pas polonais.

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  2. Merci à l'auteur du Blog pour son travail acharné de réinformation concernant la Russie et le Monde Russe. La phrase placée en tête de l'article : "Si vous appréciez les actions de Poutine – apparemment, vous vous réinformez – attachez-vous à lire une autre version de l’Histoire... Cette fois écrite par la Russie." est complètement en ligne avec la ligne du blog Russie Sujet Géopolitique, sur lequel je publie mes traductions de textes originaux écrits par des Russes pour des Russes.
    Alors, invitation aux lecteurs de "Paralipomènes d'une journée ordinaire", quand vous avez terminé d'éplucher les pages de "Paralipomènes", venez examiner celles de http://www.russiesujetgeopolitique.ru

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