jeudi 18 décembre 2014

Désinformation - Donbass, ce que M. Lavrov a vraiment dit (à France24)

Lavrov propose d’assurer « l’autonomie » du Donbass constitutionnellement. Et il n’y a aucune importance de la façon dont elle sera dénommée

17.12.2014
A propos de la subtilité du langage diplomatique de Lavrov et de la brutalité de l'interprétation journalistique désinformative...

Hier, mon cœur saignait, et j’ai failli tomber dans un très grave péché le découragement. Parce qu’il était nécessaire d’essayer d’expliquer aux gens aux proches, à autrui – ce que signifie le discours tant médiatisé de Sergueï Lavrov sur le Donbass. Les "Putinslilschiki" (Poutine slil, en russe veut dire – Poutine a laissé tomber, NDT) ont jubilé, les "Poutino-philes" ont fiévreusement cherché des preuves objectives et factuelles de leur propre croyance que le président de la Russie sait ce qu’il fait...

Pour moi personnellement, j’ai été épargnée du découragement grâce à un souvenir : à la fin du mois de février, l’équilibre moral ne tenait qu’à un fil de persuasion, même pas de la raison, mais du cœur : « Tout ira bien ! »

Et voilà qu’aujourd’hui, j’ai vu un post du blogueur "russkiy-maltchik".

Je sais avec quelle attention on capte dans le Donbass chaque mot de Moscou officielle. Et avec quelle douleur ils prennent des mots comme ceux de Lavrov de maintenant. Que nos médias serviables déforment volontairement, en mettant les accents sur des expressions les plus dangereuses. Changeant ainsi le contexte global du message de Moscou à l’Occident.

Regardez, ce que les médias ont claironné et comment cela s’est passé en réalité dans une interview à "France 24", ainsi que le vrai sens de ce qui a été dit :

Premier point
Média – Lavrov : « Il n’y aura pas de deuxième Crimée dans le Donbass ? »
Le discours direct (comme dans l’interview) :

Lavrov : Après la rencontre avec le président français, F. Hollande, à Moscou le 6 décembre, le président russe Vladimir Poutine au cours de la communication avec les médias a confirmé, une fois de plus, ce qu’il avait déjà dit à plusieurs reprises : « La Russie soutient l’intégrité territoriale de l’Ukraine. »

: Est-ce univoque ?

S.V. Lavrov : C’est univoque.

: Même dans les régions du Sud-Est ? Il n’y aura pas de deuxième Crimée ?

S.V. Lavrov : la Crimée est unique, unique en son genre. C’est de la Terre russe.

Dans le discours direct de Lavrov, il n’y a pas eu les mots « il n’y aura pas de deuxième Crimée ». C’est la question des médias français, à laquelle Lavrov, comme un diplomate de grande classe, n’a même pas répondu directement. Il a dit que « la Crimée est unique », et donc, que c’était un cas particulier. Et il est clair que, dans le Donbass, s’est joué un scénario complètement différent, et de le répéter tout aussi soigneusement et courtoisement, ce n’est pas possible. Peut-être, cela aurait été encore possible au mois de mars ; et encore, pas exactement de la même façon (compte tenu au moins des particularités géographiques des régions), mais maintenant, c’est certain que ce n’est plus possible. Et Moscou ne se fixe pas un tel objectif – on peut le dire en toute sincérité. Mais, elle n’a pas l’intention de laisser tomber le Donbass. Cette question, la Russie va la résoudre d’une autre manière.

Comment ?

Ces derniers jours, plusieurs représentants des autorités se sont très clairement exprimés à ce propos, et, en particulier, Medvedev et Rapoport. Mais, Lavrov l’a aussi expliqué. Mais, là encore regardez comment cela a été présenté.

Deuxième point
Média – Lavrov : « Nous ne proposons ni la fédéralisation ni l’autonomie du Donbass »
 Discours direct :

: Est-ce que cela signifie l’octroi d’un certain degré d’autonomie pour les régions de Donetsk et de Lougansk ?

S.V. Lavrov : C’est aux Ukrainiens eux-mêmes de la décider. Nous ne proposons pas de fédéralisation ou d’autonomie. Par ailleurs, le mot "autonomie" ou "décentralisation" a été utilisé par le Président français F. Hollande, et la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, F. Mogherini, a parlé "d’autonomie". Le Secrétaire d’État américain John Kerry m’a demandé pourquoi ils ne leur accordent pas une "autonomie limitée". Et bien, dans la langue anglaise, il y a beaucoup de synonymes, cependant, ce n’est pas les mots qui ont de l’importance, mais "l’essence". Comme il a été promis, les Ukrainiens de toutes les régions et de tous les partis politiques devraient être dépêchés à se rencontrer et à discuter de quelle façon ces régions voudraient élire leurs dirigeants, à s’entendre sur un système de répartition des impôts entre les autorités centrales et locales, quelle langue est préférable pour telle ou telle région, quelles fêtes ils veulent célébrer. [...] C’est-à-dire, ils doivent se mettre d’accord sur quelles fêtes ils auront dans leur pays. C’est un moment psychologique très important. Et tant que le problème systémique de la Constitution n’est pas résolu, chaque jour, ils devront faire face à de plus en plus de difficultés.

Ainsi, le journaliste français a essayé d’aller franco à propos de l’autonomie et de forcer Lavrov à exprimer directement que Kiev doit octroyer de l’autonomie à Donbass, et puis les mêmes médias auraient pu diffuser, que Moscou impose à l’Ukraine une autonomie, qu’elle se mêle effrontément de ses affaires intérieures et essaie de dépecer "l’indépendante". Mais Lavrov, comme plusieurs fois auparavant, a dit que peu importe comment l’appeler la "fédération" ou la "décentralisation", ou une "autonomie limitée", le plus important, que les droits du Donbass à "l’autonomie" soient fixés et garantis par la Constitution. En outre, il a énuméré quels droits précisément le choix indépendant de leurs dirigeants, l’idéologie (fêtes), la langue, les finances (impôts). À mon avis, il serait nécessaire d’y ajouter leurs propres forces de sécurité.

C’est le sens de ce qui a été dit. Et ce qui logiquement doit faire les titres et être souligné. À savoir, « Lavrov propose de consolider constitutionnellement l’autonomie du Donbass. Et il n’y a pas d’importance de la façon dont elle sera appelée ». Avouez que le sens de ce qui a été dit parait semblable, mais tout à fait différent. L’essentiel est que la Russie ne laissera pas tomber le Donbass et va défendre ses droits devant Kiev et l’Occident, même que cela est différent du cas de la Crimée. Et si Kiev n’est pas d’accord, il devra faire face « à un nombre croissant de difficultés ». En principe, Medvedev, Rapoport et Poutine lui-même ont déclaré la même chose.
Voici un jeu difficile. J’aimerais beaucoup que les habitants du Donbass le comprennent et ne se découragent pas en lisant nos médias. Prière lisez les discours de Moscou officielle dans l’original et gardez à l’esprit que pour l’instant, ils sont principalement adressés à l’Occident et à Kiev, et pas à vous. J’espère que nous nous adresserons bientôt à vous aussi, nos chers.
Selon les matériaux des médias Internet préparés par
Tatiana Dobrodeeva
Agence centrale d’information de Novorussie
Novorus.info

Source : novorus.info-news : Лавров предлагает закрепить самоуправление Донбасса конституционно. И не важно, как это будет называться
Traduction : GalCha

Lire aussi : 

2 commentaires:

  1. Y a t-il un false flag nucléaire contre la Russie en préparation ?
    Le directeur de l’institut des problèmes liés à la globalisation et conseiller d’état Mikhail Delyagin a révélé que l’Ukraine préparait une provocation à grande échelle à l’encontre de la Russie.

    http://lesmoutonsenrages.fr/2014/12/17/exclusif-y-a-t-il-un-false-flag-nucleaire-contre-la-russie-en-preparation/#more-74525

    Oui : « Tout se resserre.
    Oui, il y aura accusation mensongère pour faire la guerre à la Russie. Ils n’en sont pas à un mensonge près.
    Celui-là est sous « faux drapeau », comme c’est toujours le cas pour agresser un Pays.
    La guerre contre le rouble va se retourner contre le dollar parce que le temps du mensonge est passé.
    L’Europe tergiverse mais n’est pas acquise – par ses élites libres – au système US.
    Il n’y a pas une prise de conscience certaine qui entraîne la bonne réponse en temps voulu.
    Les graines sont semées. Les germes sortent de terre, les racines sont ancrées solidement.
    Les meilleurs des hommes sont prêts à se lever. Les consciences sont prêtes.
    Sous faux drapeau : oui, on peut le dire – puisque l’Ukraine accuse à tort la Russie constamment et est le fer
    de lance de la guerre contre la Russie – cela viendra de l’Ukraine aussitôt relayé par la prise de position USA-OTAN :
    une déclaration de guerre. Tout le monde s’y attend. Nous ne faisons que montrer la réalité.
    (Tu n’as pas à avertir, ils sont tous prévenus, tes écrits sont suivis.)
    Nous sommes dans les dernières heures de « paix » : l’affrontement en Europe.
    Pour Nous la guerre est engagée depuis longtemps, mais personne ne veut prononcer le nom.
    La fausseté a atteint tous les niveaux de communication, ce que Nous disons est Vérité devant tous. Nous n’inventons rien.
    On tait aux hommes : l’état de la Terre, l’état du monde, l’inévitable,
    et les hommes ignorants ne cherchent pas non plus à s’informer.
    Seuls les volontaires s’investissent. Ils sont peu nombreux, mais déterminés.
    La colère gronde partout. Elle va s’étendre encore. La guerre va faire des ravages et mettre un point final à la folie destructrice qui précipite le monde dans la spirale de la mort.
    En fin de compte : la guerre est le coup d’arrêt de l’hégémonie USA-Israël-Daech.
    Nous y reviendrons. Il faut cela pour que le monde survive à lui-même : moins de destructeurs, moins de pollueurs, moins d’humanité complice et incapable de participer au futur des hommes.
    Les problèmes terrestres et climatiques ne sont pas interrompus. Attendez-vous au pire.
    Les vidéos sont un outil précis, la clé … » Le 18.12.2014

    http://www.clefsdufutur-france-afrique.fr/news/la-guerre-%C3%A0-la-russie/

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    1. A mon avis c'est de la désinformation "de fin de soirée". Les réticences de poursuivre une escalade sont visibles et il est même possible que la désescalade s'amorce déjà. Obama a signe la liste de nouvelles sanction mais il rechigne à les appliquer car il a besoin des Européens. Et les Européens parlent déjà de désescalade (Hollande aujourd'hui à Bruxelles).
      Les ukies se plaignent du fait que toutes les promesses d'investissements de la part de l'UE et des USA se sont avérées trop infructueuses jusqu'à maintenant. Du vent. Il y a beaucoup de corruption à ce moment au sein de la junte de Kiev et l'avenir de celle-ci est plus qu'incertain. A la fin il y aura de perdants, de grands perdants. Seule la Russie y trônera en tant que gagnante. Point à la ligne.

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