« Eh bien, où est-elle, votre rébellion ? » À propos de la perte d’espoir pour un putsch par l’élite en Russie
26.02.2015
Les
libéraux de Moscou attendent toujours que les oligarques russes, qui sont en train de perdre un fric fou,
renversent Poutine, puis donnent Sébastopol à l’OTAN
et le Donbass au bataillon
"Azov", prennent de nouveau le régime de Kiev à leur charge,
permettent de nouveau aux ONG de s’ébattre,
mais aussi que se produisent d’autres belles choses du même genre.
Chers
lecteurs !
Vous et moi, nous avons une réaction
immature à la crise. C’est une opinion générale des experts. Voici ce que nous dit le rédacteur en chef de "Nezavissimaïa Gazeta" :
« On peut donner libre cours à son imagination autant qu’on veut sur comment est la Russie, et on peut avoir une idée exacte de ce qu’est la Russie. Donc, c’est une Russie où n’ont pas mûri ni les instincts, ni les institutions, ni les réactions politiques... En une année, la situation économique des Russes s’est aggravée, les économies ont fondu, le prix du panier alimentaire a augmenté. Les gens ont commencé à économiser, ont commencé à consommer moins. Et avec cela, la cote de popularité ne s’ébranle pas. Dans un pays développé, cela ne peut pas exister. »
Et voici qu’un "publiciste-à-domicile" de Moscou
raconte de façon encore plus directe et émotionnelle :
« Combien devraient coûter ces putains de saucisses, pour qu’on cesse de le tolérer ? Pourtant on dit que la révolte russe n’est possible qu’avec l’estomac vide. Eh bien, où est-elle votre rébellion ? La cote de popularité du président augmente proportionnellement aux prix du sarrasin, du papier toilette et des saucisses. »
... Qu’est-ce qu’il y a ici
d’intéressant pour nous, chers lecteurs ?
Pour être honnête, les stars du
journalisme métropolitain, politique et social, âgées et jeunes, auraient dû
exprimer leur respect pour les citoyens.
Parce que le fait que les
compatriotes acceptent le renchérissement et le laminage (que tout le monde, y
compris Obama, leur a expliqué que c’était le prix à payer pour l’adoption de
la Crimée et le soutien du Donbass – bref, pour la défense des "siens"
par la Russie) – est un signe de la qualité de la conscience civique.
Après tout, seulement une conscience
civique de qualité, lors des pressions extérieures sur le pays, peut fixer les
priorités correctement – et, en réponse à une hausse des prix des saucisses, au
lieu de sortir en courant dans la rue pour ébranler cet état, au contraire, maintenir
son soutien.
Vous pouvez ne pas aimer cet Etat,
vous pouvez même considérer sa politique stratégique et son existence erronée.
Mais il faut respecter la volonté des citoyens de s’unir pour lui. Semble-t-il.
Mais non. « Dans un pays développé, cela ne peut pas exister. » « Eh
bien, où est-elle votre rébellion ? » C’est-à-dire, qu’ils
reprochent aux citoyens de ne pas être ni unicellulaires ni enfantins. Le fait
qu’ils sont capables de comprendre les explications de ce qui se passe, et même,
de convenir que, oui, c’est désagréable, triste, mais c’est le prix pour les
priorités d’un ordre supérieur.
Bien sûr, si une "fermeté similaire face à des difficultés"
avait été démontrée par un peuple d’un "état correct" – elle aurait été interprétée, au contraire, par
les "publicistes-travailleurs-à-domicile",
comme la plus haute forme de conscience. Mais, quand même, nous ne sommes pas le
peuple d’un état correct. Par conséquent, ce qui, chez les autres, vient de la
civilisation – chez nous – vient de la sauvagerie, et voilà.
... On peut comprendre les "penseurs-métropolitains-travailleurs-à-domicile".
Il est facile de suivre avec les soi-disant blogues analytiques dans l’espace
informatique russe – comment, presque immédiatement après les funérailles de
l’idée du Maïdan russe, les centres les plus réputés de pensées antirusses ont
commencé à agiter l’idée du "coup d’État
de l’élite". Eh bien, vous l’avez certainement vu. C’est quand les oligarques russes, perdant un fric
fou, renverseront Poutine, puis donneront Sébastopol à l’OTAN et le Donbass au bataillon
"Azov",
prendront de nouveau le régime de
Kiev à leur charge, permettront de
nouveau aux ONG de s’ébattre, mais aussi se produiront
d’autres belles choses du même genre.
Peu importe à quel point ce scénario
est réaliste. Il est important qu’on y songe déjà intensivement depuis plus
d’un an, et notamment par les meilleurs esprits de la communauté antirusse de
Moscou.
Et alors : ce scénario, dans
toutes ces formes, implique, comme fond obligatoire, le bruit des casques de
mineurs sur le trottoir et les coups de cuillères dans les casseroles vides à
travers tout le pays. Même pour cette "révolution
de l’élite" il faut le corps de ballet de la rue. Et pour cela, il est
nécessaire que la popularité de l’Etat russe parmi ses citoyens soit tombée à
zéro et que la rue collective russe, oubliant lesdites illusions impériales, eut
crié « Nous n’avons rien à battre de
la Crimée, donne-nous à bouffer ». Ou du moins, pour que sa part
notable l’eût crié.
Mieux encore, les centres nationaux
et étrangers de la pensée antirusse se sont convaincu que c’est ce qu’il
arrivera.
Si vous feuilletez les analyses
oubliées de l’époque de l’ivresse de Bolotnaya (la place de la contestation à
Moscou, NDT), vous allez tomber sur le refrain :
« la majorité passive a été soudoyée par la prospérité pétrolière. La majorité passive a été soudoyée par le bien-être et droguée par la rhétorique impériale. Mais le régime "poutinien" est en train de se creuser un trou. Dès que, par exemple, les prix du pétrole baisseront et que les prix de l’alimentaire augmenteront et que la vie deviendra plus difficile – l’illusion de la "majorité pro-gouvernementale" se dissipera. »
Et voilà, le pétrole a chuté, les
produits alimentaires ont augmenté, et la vie est devenue plus difficile.
Mais l’illusion de la majorité
pro-gouvernementale ne veut toujours pas se dissiper.
... Nous ne pouvons que supposer que
ce n’est pas une illusion, mais un état naturel de la majorité russe.
Cela signifie, à son tour, que les espoirs
d’un "scénario du coup d’État de l’élite"
se fanent en quelque sorte.
Et le flash mob du 1er mars ne
sera toujours pas le signal d’un coup d’État, mais sera encore une fierté réconfortante de la communauté antirusse de Moscou.
Source : rusvesna.su : «Ну и где этот ваш бунт?» Об утрате надежд на элитный путч в России
Traduction : GalCha
L'exaspération du rédacteur en chef de la "Nezavissimaïa Gazeta" prêterait à sourire si ce n'était le mépris qu'il manifeste pour le peuple russe qui porte la Russie à bout de bras et au prix de son sang depuis plus d'un millénaire.
RépondreSupprimerSon éditorial est sans doute destiné à réconforter les affiliés des 5e et 6e colonnes en Russie, et à rassurer censeurs des agences de presse occidentales qui s'empresseront de nous resservir tout cela à leur sauce.
Gardons-nous toutefois de penser que l'aile libérale active en République Fédérale de Russie verrait ses projets s'essouffler. Les médias constituent une partie visible et spectaculaire de l'iceberg. Les ministres et haut-fonctionnaires de l'aile libérale reçoivent moins de visibilité, mais leur action est sans doute beaucoup plus décisive que celle des médias. Serguei Glaziev le rappelait récemment :
http://www.russiesujetgeopolitique.ru/glaziev-la-crise-en-russie-est-fomentee/
Plus profondément encore dans les couches de l'iceberg, on trouve une celle dont le rôle consiste à travailler incessamment dans l'ombre, et à surgir à certains moments opportuns, à certains endroits opportuns, comme la semaine dernière, un soir aux pieds du Kremlin et de Saint Basile...
C'est bel et bien le peuple russe qui porte sa Russie à bout de bras...
Êtes-vous pour où contre un coup d'état en France pour empêcher le président Hollande d'entrainer la France en guerre contre la Russie ?
RépondreSupprimerPour un coup d'État (79%, 2 312Votes)
Contre un coup d'État (21%, 602 Votes)
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